Le 26e Festival international de Timgad (FIT) débutera le 15 juillet prochain au théâtre de l'antique cité romaine Thamugadi, dans la wilaya de Batna. La succession des éditions de ce festival, que les pouvoirs publics se sont obstinés à maintenir même aux moments les plus terribles de la situation sécuritaire, n'a pas aidé à le sortir des difficultés relatives à son organisation. Samedi dernier lors d'une conférence de presse à la salle El Mouggar à Alger, le directeur de l'Office de la culture et de l'information (Onci), Lakhdar Ben Torki, a dévoilé le programme du FIT 2004. La participation internationale au festival comporte les noms du Libanais Wael Kafouri, du Cubain établi en France Alfredo Rodriguez, de la formation marocaine Jil Jillala, du Tunisien Saber El Ribaï, de l'Egyptien Ihab Toufik et de l'espagnol Chico and the Gypsies. L'ouverture des soirées concerts, qui s'étaleront jusqu'au 23 juillet sur le site archéologique, sera un cocktail confus de musique populaire algérienne avec une deuxième partie consacrée au poète Lounis Aït Menguellet. Institutionnalisé en vertu de la loi qui réglemente les festivals, Timgad s'est vu désigner un commissaire qui devait composer un comité d'organisation. Mohamed Nadir Sbaâ a été, au courant de l'année, nommé directeur de la culture de la wilaya de Batna. Ainsi, le 26e Festival de Timgad aura pour président... le wali de Batna. Du côté de l'Onci, qui demeur le responsable du volet artistique du festival, les réflexes sont restés les mêmes. Lakhdar Ben Torki parle de « création d'activités » à défaut de « dégager un thème » au Festival de Timgad. Pour lui, les quelques mois que compte la désignation du commissaire du festival sont « une période trop courte ». Lassé par les questions des journalistes, le directeur de l'office a joué sur la parabole. « Sommes nous prêts à concéder ce qu'il faut pour créer un événement artistique digne de ce nom, comme nous le consentons pour le football. Le budget du ministère de la Culture est au plus bas de l'échelle des budgets ministériels », a-t-il lâché. Les « activités artistiques » du festival seront élargies aux wilayas de Khenchla et d'Oum El Bouaghi, a indiqué le directeur de l'office. Les artistes se produisant durant cet événement seront automatiquement transposés à Alger où l'Onci organise également les nuits du Casif à Sidi Fredj du 14 au 31 juillet. Acculé encore une fois sur le volet artistique de l'événement et la récurrence de certains artistes sur la grille de l'Onci, M. Ben Torki a lancé : « J'ai passé les mêmes artistes durant cinq ans, et durant cinq ans, j'ai entendu les mêmes chansons. Nous ne sommes pas parvenus à ces normes où il nous est possible de commander des programmes des artistes. » Le Festival de Timgad a profité cette année des apports financiers de l'Agence nationale de communication d'édition et de publicité (Anep), le tout puissant groupe de presse, et de l'ENTV, un autre monopole. La liste des contributions locales sont de l'ordre de 12 établissements, a indiqué Lakhdar Ben Torki. Le Festival de Timgad revient cette année avec un nouveau cadre formel, mais traîne obstinément les mêmes fêlures.