Terrible constat rendu public hier par l'administration des douanes. Les produits cosmétiques et d'hygiène occupent la première place des produits saisis durant l'année écoulée avec, sur le tableau de bord, un taux de 30,86%. Les services des douanes n'ont fait en tout cas que confirmer un tout récent compte rendu du ministère du Commerce. Le premier responsable de ce département, Hachemi Djaâboub, avait déclaré fin février dernier que près de la moitié des produits cosmétiques commercialisés en 2007 n'étaient pas conformes aux normes requises. Plus précisément, « sur 500 échantillons analysés (par des laboratoires) en 2007, 238 sont non conformes aux normes requises, ce qui représente un taux de 48% de produits contrefaits ou périmés », avait souligné le ministre du Commerce. Commercialisés en Algérie sans le moindre contrôle, les produits cosmétiques et hygiéniques contrefaits constituent une menace sérieuse et avérée pour la santé des citoyens. Durant l'année 2007, les services des douanes avaient saisi plus de 2 millions d'articles contrefaits, suite à une cinquantaine d'opérations d'intervention, si l'on se réfère à un constat de l'administration des douanes, repris par l'agence APS. Ces saisies ont résulté de 51 interventions effectuées par les services de lutte contre la contrefaçon qui ont permis la retenue en douanes de 2,28 millions d'articles contre seulement 831 786 produits saisis en 2006. Les produits cosmétiques et d'hygiène viennent donc en tête des produits saisis pour contrefaçon, suivis immédiatement des cigarettes de deux marques étrangères, d'articles électriques, des pièces de rechange, de la quincaillerie et des tenues vestimentaires. L'Algérie est-elle devenue la poubelle du monde ? C'est une question qui mérite d'être posée. La Société algérienne de dermatologie (SAD) avait proposé de créer une institution de cosméto-vigilance qui se collera la mission de lutter contre les produits cosmétiques contrefaits, importés en Algérie. Cette proposition n'a toujours pas eu de réponse chez les instances concernées, a-t-on appris hier auprès de la SAD. Les cigarettes contrefaites occupent la seconde place avec 30,68% (contre uniquement 9,62% en 2006). Viendront ensuite les articles électriques (lampes notamment), avec 13,45%, la quincaillerie (paumelles et serrures essentiellement) avec 3,77% et les effets vestimentaires avec 0,14%. Faut-il signaler dans la foulée que la direction générale des douanes avait signé cinq accords en matière de lutte contre la contrefaçon et le commerce illicite avec les propriétaires des marques BCR (Boulonnerie-coutellerie-robinetterie), Unilever (cosmétiques), British AmericanTobacco et Philip Morris International Management (tabacs) et la multinationale Nestlé (agroalimentaire). Selon les termes de ces accords, les actions de coopération portent essentiellement sur une formation dispensée par ces propriétaires de marques au profit des douaniers algériens afin de leur donner les capacités techniques leur permettant de distinguer entre les authentiques produits fabriqués par ces sociétés et ceux contrefaits. Le second chapitre de cette coopération porte sur un échange d'informations entre les deux parties pour lutter contre la contrebande et la contrefaçon des produits de ces sociétés. L'administration douanière a mis en place en mars 2008 une sous-direction centrale chargée de lutte contre la contrefaçon. Il y va de la crédibilité du marché algérien, de plus en plus envahi par les produits contrefaits et/ou imités.