Des établissements scolaires dans un état plus que lamentable, une déperdition scolaire en constante hausse, des cantines d'élèves du premier palier en contact direct avec des produits chimiques et autres comme les matériaux de construction, des enseignants livrés à eux-mêmes et des horaires de travail pédagogique appliqués au gré de l'humeur des mêmes enseignants, tels sont les ingrédients qui composent le milieu de l'éducation dans la wilaya de Annaba. Bien qu'ils soient un secret de polichinelle, ces points ont été éludés par les élus réunis en session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya. Cette situation a imposé au wali d'interpeller le directeur de l'éducation sur l'aide scolaire présidentielle de 2000 DA à verser aux parents d'élèves nécessiteux. Selon plusieurs élus, cette aide aurait profité à des parents d'élèves nantis. La réaction du wali était également motivée par les interventions d'une minorité d'élus qui avaient soulevé le cas du directeur du lycée Ben M'hidi de Annaba. En ne se soumettant pas à l'ordre établi depuis des années dans cet établissement, ce dernier installé courant 2004 n'aurait pas arrangé les affaires de certains. Particulièrement ceux intéressés par la réinscription, à chaque fois que de besoin, de leurs progénitures plusieurs années après leur premier échec au baccalauréat. Il y a aussi ceux qui ont donné l'impression de défendre l'utilisation des salles de classes pour permettre à des enseignants de dispenser des cours de rattrapage payants à leurs propres élèves. Indirectement, il est reproché à ce directeur d'établissement soutenu par l'association des parents d'élèves de veiller à la discipline générale dans l'établissement, de vouloir redonner à ce dernier l'image d'un centre de culture et de savoir et de ne pas être « politiquement » servile. Agacé par des interventions de bas étage et loin des préoccupations des populations de la wilaya, le wali a apostrophé d'une manière assez brutale le directeur de l'éducation. Celui-ci a tenté de se disculper en affirmant qu'il n'était pas partie prenante dans l'élaboration de la liste des bénéficiaires des 2000 DA. L'autre grand problème dans le milieu de l'éducation à Annaba porte sur l'obligation faite aux parents d'inscrire leurs enfants, élèves du premier palier du fondamental aux cours de rattrapage payants supervisés par leur propre enseignant. Ces cours de rattrapage sont donnés à l'intérieur même de l'établissement scolaire qui se transforme quelques minutes après la sortie en école privée. Souvent absents durant les horaires légaux de travail, les enseignants spécialistes des cours de rattrapage perçoivent 600 DA/mois/élève. Même s'il est une lumière, chaque potache, dont les parents ne se soumettraient pas à ce racket, aura les plus mauvaises notes de sa classe.