Financé par l'Union européenne, ce rendez-vous cinématographique vise à renforcer la coopération audiovisuelle et culturelle entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Plusieurs pays du Maghreb et du Moyen-Orient participent avec des films variés, mais qui tous dessinent une photographie sociale et politique des peuples liés par le même destin méditerranéen. Paris : De notre bureau Pour ce qui est de l'Algérie, plusieurs documentaires sont programmés. On peut citer entre autres Joue avec l'ombre, de Mohamed Lakhdar Tati, Mémoires du 8 mai 1945, de Meriem Hamidat, ou encore Premier plan Algérie, un cinéma à tout cri, réalisé conjointement par la Française Elodie Wattiaux et l'Algérienne Sihem Merad. Dans sa présentation de l'événement, Magda Wassef, chef du département cinéma à l'IMA, écrit qu'à travers les thématiques abordées et l'écriture cinématographique se dessine un monde arabe en proie à ses peurs et à ses espérances, à ses conflits générationnels et identitaires et à ses guerres régionales et parfois même intestines. C'est le cas, par exemple, de la Palestine, embourbée dans une violence interne qui fait éloigner davantage le rêve de vivre ensemble et dignement dans un vrai Etat. C'est d'ailleurs l'un des nombreux messages lancés par les films palestiniens présents lors de ce festival. On peut évoquer L'ombre de l'absence de Nasri Hajaj, 33 jours de Maï Masri et A 5minutes de chez moi de Nahad Awad. Des documentaires décrivant le quotidien d'une population prise entre le feu des Israéliens et la violence interne nourrie par les diverses factions armées et le Hamas. La question identitaire sera encore présente au cours de ce festival. Et c'est l'Egyptienne Kamal Nadia dans Salata baladi (salade maison) et le Franco-Egyptien Karim Goury dans Made in Egypt, qui vont s'essayer à cette problématique qui envenime les rapports entre de nombreuses communautés vivant dans un même pays et les implications du déni identitaire savamment entretenu par les gouvernements arabes en place dans le seul but de continuer à régner sans discernement. Il y aura aussi des films marocains, tunisiens, syriens et libanais. En somme, des productions éclectiques, aussi différentes les unes des autres, mais avec un point commun en filigrane : permettre aux populations qui vivent sur le pourtour de la Méditerranée de mieux se connaître, de partager l'avenir et de vivre ensemble en paix. Les éditions précédentes de la caravane du documentaire euro-arabe ont permis d'attirer plus de 80 000 personnes. Autant dire un succès pour une activité financée exclusivement par les fonds européens et à raison de 15 millions d'euros sur trois ans. Appelée Euromed Audiovisuel, cette structure a formé déjà près de 500 professionnels, financé 650 projets et organisé plus de 50 événements cinématographiques à travers toute l'Europe.