La libération par israël de 198 prisonniers palestiniens dont le plus ancien détenu, Saïd El Attaba, projette, à nouveau, la lumière sur l'un des dossiers les plus épineux du conflit israélo-palestinien. Lundi, dès leur libération, ils ont été accueillis par des milliers de citoyens palestiniens dont le président Mahmoud Abbas, à la mouqataâ, le quartier général à Ramallah, en cijordanie occupée. Ghaza : De notre correspondant « La libération de ce groupe nous comble de joie, mais nous ne serons pas tranquilles avant la libération de tous les prisonniers, les 11 000 qui attendent toujours », a dit le président Abbas. intransigeant et ferme, quelques heures avant l'arrivée dans la région de la secrétaire d'état américaine, Condoleezza Rice, dont c'est le 18e périple en deux ans au proche-orient, dans le cadre de la recherche d'une solution négociée du conflit, M. Abbas a déclaré que les palestiniens n'accepterons pas de solutions partielles. « Sans la libération de l'ensemble des prisonniers, il n y aura pas de paix », a-t-il affirmé. « Toutes les questions, dont le sort de de la ville sainte d'El Qods, des réfugiés, des colonies et des frontières doivent être réglées. Nous n'accepterons aucun autre accord », a ajouté le président palestinien. Mme Rice, que recevait le président Abbas, hier, à Ramallah, a qualifié de « très bon pas la libération des détenus palestiniens ». Plus important que le nombre de prisonniers libérés, qui reste symbolique à côté des 11 000 qui demeurent sous les verrous, c'est l'acceptation, pour la première fois, par un gouvernement israélien, de libérer des palestiniens impliqués dans des attentats meurtriers ayant visé des israéliens. cet état de fait a permis à deux des plus anciens prisonniers de sentir de nouveau l'air de la liberté. Saïd El Attaba, âgé de 56 ans, détenu depuis plus de 31 ans et Mohamad Ibrahim Abou Ali alias Abou Ali Yatta, incarcéré depuis 30 ans, purgeaient des peines de prison à vie. « C'est un jour de joie pour tous les combattants de la liberté et de l'indépendance », a déclaré El Attaba à son arrivée à Ramallah. « Le carcan a été brisé. C'est notre victoire contre le carcan », a-t-il clamé à la Mouqataâ. les deux hommes ont ensuite eu droit à un accueil triomphal chacun dans sa ville natale, El-Attaba à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée et Yatta dans la région d'El Khalil, au sud. Des milliers de personnes les ont accueillis dans une véritable grande kermesse. dès son arrivée à Naplouse, Saïd El Attaba, le plus ancien prisonnier politique de la planète, a réussi là où ont échoué tous les hommes politiques, en réunissant sous le même toit des hauts responsables du Hamas et du Fatah. cette réunion s'est terminée par une accolade entre le préfet de Naplouse, Djamal Mhaissen et le cheikh Hamed El Bitaoui, député du Hamas, dont les relations avec le fatah sont au plus bas, depuis le coup de force du mouvement islamiste contre l'autorité palestinienne dans la bande de Ghaza, au mois de juin 2007. cette cassure dans les normes israéliennes de libération des prisonniers palestiniens, a fait renaître l'espoir de voir une issue à ce dossier humanitaire qui empoisonne l'atmosphère des négociations entre les deux parties. Parmi les prisonniers libérés figurent également Houssam Khader, un leader populaire du mouvement Fatah auquel appartient la majorité des libérés. Il a été arrêté en mars 2003 et condamné à sept ans de prison, alors qu'il était député au conseil législatif palestinien, d'un autre côté, deux femmes font partie de ce groupe de prisonniers libérés. Malheureusement, la grande fête a tourné au drame à Yamoune, près de Jenine, en cisjordanie occupée, lorsqu'un balcon a cédé sous le poids de nombreuses personnes qui tenaient à accueillir l'un des prisonniers libérés, habitant cette localité. cet accident s'est soldé par la mort d'une fillette de 11 ans et 16 autres personnes blessées. cette libération symbolique a fait beaucoup d'heureux dans la société palestinienne, mais le plus gros reste à faire. israël continue d'utiliser les prisonniers comme des otages, dans le but de pousser les responsables palestiniens à plus de concessions dans tous les domaines, sachant qu'ils sont soumis à une pression énorme de la part de la société civile. Israël déclare que cette libération entre dans le cadre du renforcement de l'assise de Mahmoud Abbas, mais ne cesse de couper l'herbe sous ses pieds, tout en affaiblissant l'autorité palestinienne qu'il préside en cisjordanie occupée, par les interventions ininterrompues de son armée dans les villes de cette partie des territoires. plus de 100 personnes ont été arrêtées par l'armée israélienne depuis l'annonce de la libération de 200 prisonniers palestiniens, chiffre tombé à 198 au dernier moment. Si la direction américaine poursuit, comme elle le fait, son soutien à l'Etat hébreu dans tout ce qu'il projette , on peut prévoir, dès maintenant, que la fin de l'année 2008 ne verra pas d'accord israélo-palestinien, comme le souhaite le président Bush avant qu'il quitte la maison-blanche. ce cas de figure ne fera que renforcer les forces extrémistes et mettra en danger la paix sur le plan international.