La rentrée universitaire a eu lieu à Béjaïa avec la certitude pour le recteur que le « système classique est en train de mourir ». C'est ce qu'il a déclaré lors d'une conférence de presse organisée autour du bilan de la présente rentrée. « 83,2% des nouveaux bacheliers ont choisi volontairement le système LMD » a déclaré M. Djoudi Merabet. Pour lui, ce taux est une « réponse flagrante pour ceux qui parlent de l'échec de ce système ». Sur les plus de 8 900 nouveaux inscrits seuls 1503 ont opté pour le système classique. Ce qui donne le rétrécissant taux de 16,80%. Depuis le lancement de ce système, en 2004, les chiffres des étudiants « lmdistes » est en effet en progression. De 27 % au bout de la première année du lancement, le taux est passé à 51 % en 2005, 57,7 % en 2006 avant de monter d'un coup à 71 % l'année passée. Aujourd'hui à plus de 83%, il risque, à ce rythme, de sonner, dans les deux prochaines années, le glas du système classique qui pourrait compter ses derniers fragments la prochaine année à Béjaïa. Le LMD a « intéressé » cette année une majorité de 7 435 étudiants. Les appréhensions exprimées pas plus loin que l'année dernière se sont-elles dissipées d'un coup ? Des étudiants estiment que non. « Tel qu'il est proposé, le système, bien qu'intéressant, est difficile » nous dit un étudiant en troisième année. Si la mobilité, la gestion pédagogique fondée sur la semestrialisation, le système de crédits capitalisables et transférables captent l'intérêt des étudiants, l'enseignement individualisé, le tutorat, et l'« impraticabilité » de leur autonomie dans le fonctionnement actuel du LMD les inquiètent toujours. Est-ce que toutes les filières présentent le choix du système classique à Béjaïa ? « Affirmatif » nous répond M. Djoudi Merabet. « Sauf pour le français » ajoute-t-il. Ce n'est pas l'avis d'une nouvelle bachelière inscrite, « malgré elle », en sciences de la matière. « À part les filières possibles dans d'autres établissements universitaires d'autres wilayas, presque toutes celles que l'INI m'a proposées (après étude du relevé des notes) à Béjaïa sont en LMD. Je n'ai pas eu vraiment le choix à l'exception de la biologie que j'ai mise d'ailleurs en haut de la liste » nous dit cette jeune étudiante à laquelle le deuxième choix a été « imposé ». Comme cette étudiante, beaucoup, notamment parmi les filles, se sont pliés à l'orientation de l'INI préférant prendre l'option du LMD que d'aller étudier loin de chez eux. « Ils veulent supprimer le système classique » soupçonne l'étudiante en sciences exactes. Au vu de l'évolution quantitative du système LMD, le vieux système classique est effectivement mourant. « Asséché ». Dans la palette des offres de formation de l'université de Béjaïa, plus de la moitié de ce qui est proposé est du domaine LMD comme pour la technologie, sciences de la matière, mathématique et informatique, sciences de la nature et de la vie, droit, les langues et les sciences sociales. Ceci dit, il y a quelque 800 étudiants qui ont introduit des recours désapprouvant leurs orientations. « Il y a deux ou trois recours qui sont recevables, notamment lorsque la filière donnée ne figure pas dans les choix de l'étudiant ou dans le cas d'une erreur de saisie de la part de celui-ci » explique le recteur qui s'en remet à la consistance du fonds documentaire existant et du personnel pédagogique disponible pour soutenir que le système LMD dispose des moyens qui lui permettent d'avancer. Au tableau des satisfactions, le rectorat met en valeur, entre autres taux de réussite, celui de 60% enregistré en 2005. De la première promotion LMD, un peu plus de la moitié seulement est arrivée au bout de la licence sans trébucher en cours de route.