Le secteur culturel est mal en point à Chaâbet El Ameur. Avec une population estimée à quelque 36 000 h faisant d'elle l'une des communes les plus peuplées de la wilaya de Boumerdès, Chaâbet a pourtant besoin de structures permettant une animation culturelle à longueur d'année. Mais la réalité est que cette commune est plongée dans une léthargie indescriptible. Si la ville est « désertique » sur le plan culturel, que dire des villages ? Ceux-ci, bien que d'une taille d'un chef-lieu de commune pour certains, comme Imouthas (Matoussa) par exemple, ne se permettent même pas de rêver d'une animation culturelle. Hormis la maison de jeunes, dont une partie est occupée par les gardes communaux pour les besoins de la sécurité, il n'y a pas d'infrastructures culturelles à Chaâbet. Les habitants rêvent pourtant d'espaces où ils peuvent se divertir et s'épanouir tels une salle de conférence, de cinéma, un théâtre et autres. « La maison de jeunes est étroite pour nos activités, elle ne convient même pas pour nos répétitions », fulmine un passionné de théâtre. La ville de Chaâbet ne dispose pas de bibliothèque communale, pour accueillir les amoureux de la lecture dont le nombre ne cesse d'augmenter vu le nombre élevé des universitaires, étudiants, lycéens et collégiens. Selon le P/APC, M. Kezadri « le projet d'une bibliothèque communale a été inscrit et les travaux de sa réalisation seront lancés incessamment ». Il est à signaler qu'une somme de 1,9 milliard de centimes a été allouée à ce projet. A cause de ce vide et du chômage surtout, le nombre des délinquants augmente d'une manière inquiétante. Kamel, un habitant du centre-ville nous dit : « Notre commune regorge de talents, des gens avec des dons divers, peuvent faire beaucoup de choses si des moyens sont mis à leur disposition. » En outre le mouvement associatif censé encadrer et orienter les jeunes est en hibernation. La majorité des associations sont incapables de répondre aux attentes de la jeunesse locale. Peut-être est-ce dû au fait que ces associations elles-mêmes souffrent du manque de moyens, financiers et matériels. Il n'y a que les cybercafés qui servent de soupape de sécurité dans une région qui n'a manqué aucune occasion pour se soulever violemment. Le pire est à craindre de ce côté de la wilaya de Boumerdès, à 70 km seulement de la capitale, mais où les gens se sentent « loin du centre ». Le centre de décision s'entend.