Alors que la population de Bechar s'attendait à une décrue des cours d'eau, voilà que l'oued de Bechar charrie de nouveau, depuis samedi soir, une très forte crue après les violentes averses enregistrées durant toute la matinée de vendredi et la journée de samedi. Cette crue est presque identique à celle d'il y a quinze jours avec 850 m3 d'eau/seconde. Mais la crainte s'empare déjà de plusieurs citoyens qui se sont agglutinés à la tombée de la nuit autour des ponts de traversée séparant le centre-ville du quartier Debdaba, empruntés sans la moindre entrave pour les passants et véhicules. Un spectacle inédit dépassant celui qui s'est produit il y a une cinquantaine d'années, affirme-t-on. Car la région demeure, depuis quinze jours et sans interruption, sous les eaux pluviales. Une situation qui crée des désagréments pour certains qui voient se profiler le spectre des destructions de leurs maisons en pisé. Plus de 1 770 personnes ont été déjà recueillies dans des centres d'hébergement en attendant leur difficile recasement. Un véritable casse-tête pour les autorités locales. La crue torrentielle d'hier alimente et accentue davantage la peur de l'isolement des populations, notamment celles des communes de oued Saoura déjà éprouvées depuis plusieurs jours. Pour rappel, les communes de Timoudi et Ksabi ont été, sur sollicitation du wali, approvisionnées en vivres (19 tonnes) par l'armée au cours de la semaine dernière grâce à un pont aérien établi à partir de Timimoun (Adrar). Mais le bilan définitif des dégâts matériels (les pertes humaines se chiffrent jusqu'ici à 9 morts) est difficile à établir « tant que les pluies torrentielles continuent de s'abattre sur la région », indique le SG de la wilaya, président de la cellule de crise établie au niveau de la wilaya. Les destructions subies au niveau des infrastructures routières sont évaluées à plusieurs milliards de DA, estime-t-on.