Le sénateur républicain de l'Alaska ,Ted Stevens, 84 ans, a été reconnu coupable, lundi, de corruption, une semaine avant la remise en jeu de son siège aux élections, un nouveau coup dur pour les républicains qui s'attendent déjà à une vague démocrate au Sénat, dont 35 sièges sont remis en jeu lors des élections du 4 novembre. L'adversaire de M. Stevens dans la course au Sénat, le démocrate Mark Begich, était crédité, la semaine dernière, d'une légère avance de 0,6%, dans un Etat où le vote n'est traditionnellement pas disputé aux républicains. Avec ce nouveau siège risquant fort de tomber dans leur escarcelle, les démocrates, qui ont actuellement 49 sièges au Sénat, s'approchent de plus en plus du chiffre de 60 sénateurs sur 100. Ce chiffre représente le seuil minimum pour empêcher l'opposition d'utiliser la méthode de l'obstruction systématique dite « filibuster », une procédure qui donne aux sénateurs le droit de bloquer ou de retarder des votes. Après plus d'un mois de procès, un jury fédéral à Washington s'est finalement entendu sur ce verdict lundi après-midi et a jugé le sénateur coupable d'avoir bénéficié de cadeaux et de services d'une entreprise pour effectuer des travaux à son domicile, a-t-on appris de source judiciaire. M. Stevens a indiqué dans un communiqué qu'il était « évidemment déçu », mais « pas vraiment surpris, étant donné les fautes répétées commises dans ce dossier par l'accusation ». Le sénateur a, notamment, affirmé que des « preuves susceptibles de le disculper » avaient été cachées et qu'un témoin à décharge avait été écarté. « Je vais me battre avec toute mon énergie contre cette décision injuste (...) je suis innocent », a-t-il dit, ajoutant qu'il maintenait sa candidature pour le Sénat des Etats-Unis. En revanche, la candidate républicaine à la vice-présidence et gouverneure de l'Alaska, Sarah Palin, a réagi en déclarant : « C'est une journée triste pour l'Alaska et pour le sénateur Stevens et sa famille ». Selon elle, la décision « éclaire sur les pratiques de corruption (...) qu'elle a été élue pour combattre ». Le juge fédéral, Emmet Sullivan, qui a présidé le procès doit désormais fixer une date pour prononcer la condamnation, qui devrait se compter en années de prison.