La salle des congrès de la municipalité de Meknès, à 130 km au nord de la capitale marocaine, Rabat, a abrité hier la cérémonie d'inauguration des 5es assises du Congrès mondial amazigh (CMA). Cette rencontre, qui s'étalera sur trois jours, a regroupé pas moins de 450 participants, selon les organisateurs, venus de plusieurs pays. Meknès (Maroc) : De notre envoyé spécial L'on a ainsi remarqué, entre autres, la présence des membres d'associations algériennes, marocaines, libyennes, des îles Canaries ainsi que des Touareg maliens. Cela sans parler des Catalans et des Basques ainsi que des peuples autochtones d'Indonésie qui ont pris part à ce rendez-vous aux côtés d'autres invités, à l'image de Ferhat Mhenni, porte-parole du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), Abdenour Abdeslam, militant de Tamzight et d'autres représentants des organisations non gouvernementales internationales. « Les 5es assises du congrès s'ouvrent comme prévu avec la participation attendue et complète de tous les Imazighen. Il faut souligner la participation d'une forte délégation de Basques. Les conditions d'organisation sont bonnes. Les travaux s'annoncent sous de bons auspices. On a entendu dire que des Marocains ont été empêchés de se rendre à Tizi Ouzou. On dénonce ces pratiques d'abus de pouvoir car on a toujours œuvré dans le sens de bannir les frontières entres les pays amazighs. Toutefois, cela confirme que si on avait organisé ce congrès à Tizi Ouzou, celui-ci aurait été automatiquement interdit. La preuve est d'ailleurs là. Des Imazighen ont été bloqués à l'aéroport d'Alger », a-t-il été déclaré à l'ouverture des assises. De son côté Hocine Azem, vice-président du CMA, premier responsable du conseil fédéral Algérie, estime : « En dépit des blocages délibérés de certaines parties en Algérie qui veulent faire exploser le CMA, nous avons réussi à organiser le congrès avec la participation remarquable de tous les Imazighen et de la diaspora. Nous comptons aussi l'organiser un jour en Algérie, et ce, pour redorer le blason et réunir tous les Imazighen du pays de Mammeri et de Matoub. Nous dénonçons toute politique de répression. Le CMA est indépendant de toutes les parties qui veulent l'embrigader. » Notons qu'hier en fin d'après-midi, les participants devaient mettre sur pied un comité qui dirigera les travaux de ces 5es assises du CMA. La journée d'aujourd'hui sera consacrée aux travaux des ateliers dont les membres plancheront sur des thèmes ayant trait essentiellement à la situation et aux perspectives des droits humains et des libertés pour les Amazighs. Les congressistes aborderont également les relations internationales et les droits humains. Un autre atelier travaillera sur l'organisation et les aspects financiers du CMA. Enfin, sur un autre volet, on croit savoir que des noms circulent pour le poste de président de cette organisation non gouvernementale. Certains organisateurs avancent même les noms de Kamel Saïd, Khalid Zirari. « Il y a d'autres noms qui ont été proposés pour se porter candidat à la tête du CMA, mais ils n'ont pas encore pris de décision définitive », a-t-on appris en marge de la cérémonie d'ouverture. Belkacem Lounès, président sortant de cette ONG, a déclaré à ce sujet : « Je veux qu'il y ait une relève, c'est-à-dire une nouvelle équipe dans le bureau du CMA. En ce qui me concerne, je n'ai pas encore décidé si je me présenterais ou non pour la présidence du CMA. »