Après une grande polémique et une confusion autour d'une mésentente sur le lieu d'organisation de ce rendez-vous, les choses semblent reprendre leur cours normal au sein du Congrès mondial amazigh. Les cinquièmes assises de cette organisation non gouvernementale auront finalement lieu dans la ville de Meknès, au Maroc, du 31 octobre au 2 novembre. « Cette décision a été prise après que les autorités algériennes (wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa) eurent refusé la tenue du 5e congrès en Kabylie. Cela nous a amenés, d'ailleurs, à réagir par de nombreuses actions mises en œuvre tant au niveau local qu'international. Ces démarches n'ayant pas abouti, il ne restait plus comme dernier recours que l'action en justice contre le wali de Tizi Ouzou, entamée en juin dernier et qui s'est terminée le 3 août par la déclaration d'incompétence du juge. Le CMA a interpellé les organes concernés de l'ONU, de la Commission et du Parlement européens sur l'acte arbitraire d'interdiction du congrès des amazighs en Kabylie », a indiqué hier lors d'un point de presse tenu à Tizi Ouzou, Belkacem Lounès, président du CMA, pour justifier les raisons du changement de lieu de la tenue de cette rencontre. Selon lui, le comité d'organisation mis sur pied à Meknès est en train d'apporter les dernières retouches inhérentes à la préparation de ces assises. « Les demandes d'inscription parviennent tous les jours au secrétariat du CMA. Une trentaine de nos invités étrangers (peuples amis et ONG) ont déjà confirmé leur participation. Le rendez-vous regroupera 1000 personnes, dont 500 congressistes », a précisé le conférencier qui a relevé, en outre, que les Imazighen d'Algérie sont confrontés à un obstacle pour pouvoir prendre part à cette rencontre. Il s'agit, a-t-il dit, de la fermeture de la frontière algéro-marocaine. De ce fait, Belkacem Lounès demande aux gouvernements des deux pays de « se mettre d'accord pour permettre la liberté de circulation aux Amazigh sur leur terre et se rendre au Maroc par la voie terrestre, et ce, en application de la Déclaration des Nations unies pour les droits des peuples autochtones ». Interrogé sur la détermination des partisans de Rachid Raha qui comptent maintenir l'organisation du congrès en Kabylie, le premier responsable de cette ONG a estimé que le « groupe du Maroc » comprend seulement d'un seul membre du CMA. « Les autres n'ont aucune légitimité de parler au nom de notre organisation », a-t-il martelé, allusion faite au secrétaire général du Parti démocrate amazigh du Maroc, entre autres. « Sur le plan légal, légitime et juridique, il n'y a aucune contestation possible. C'est le bureau qui décide de l'organisation du congrès. Notre ONG est une organisation bien structurée. Elle n'est pas comme les archs ou bien un autre mouvement. Il n'y aura pas de CMA bis. Il faut que les choses se fassent de manière légale », a-t-il soutenu avant de poursuivre : « Moi, je ne veux pas un troisième mandat à la tête du CMA. D'ailleurs, je ne suis même pas candidat. Je veux que quelqu'un d'autre s'y mette. » Par ailleurs, si Belkacem Lounès rassure que les préparatifs des cinquièmes assises de son organisation se déroulent dans de bonnes conditions à Meknès, il n'en demeure pas moins que « l'aile » de Raha considère que « la délocalisation de cette rencontre, sous prétexte de risque de ne pas avoir une autorisation des autorités, est considérée comme une fuite en avant. Cette décision est prise en bafouant les règlements et statuts du CMA », lit-on dans une déclaration rendue publique hier par les opposants de Belkacem Lounès.