Le taux de couverture en gaz naturel dans la wilaya de Skikda est de 38 %, selon les chiffres officiels. La moyenne nationale étant de 37%, il serait aisé de détourner le problème pour tenter de faire comprendre que la wilaya se situe dans les normes nationales. Seulement, cette déduction est trop simpliste pour séduire car on ne peut mettre sur le même pied d'égalité une wilaya côtière et industrielle, avec d'autres, enclavées, à l'extrême sud du pays. Pour se faire une idée globale et apprécier à juste titre ce retard, citons l'exemple de la wilaya de Sétif, qui est déjà à 65 % de raccordement, Constantine à 54 %, Annaba ayant dépassé la barre des 60%, frôlée par Oum El Bouaghi et Bordj Bou Arréridj avec 60%, alors que Jijel est à plus de 50 %. Il faut surtout retenir que 21 des 38 communes de la wilaya ne sont toujours pas raccordées. On tente, ici et là, de justifier cette carence en expliquant que c'est le relief accidenté du massif de Collo qui représente un obstacle. Ce qui est vrai, mais en partie seulement, car sur les 21 communes non raccordées, 10 sont situées sur les plaines d'El Harrouch, de Azzaba et de La Marsa, alors que la commune de Aïn Bouziane se trouve à quelques encablures seulement du gazoduc. Il faut noter que dans la seule commune de Skikda, pas moins de 2 800 logements ne sont pas raccordés. En tout cas, force est de reconnaître qu'au niveau de la direction de l'industrie et des mines (DMI), on développe un langage scientifique, loin de toute phraséologie superficielle. On y relève aussi un pragmatisme révélateur de la volonté de rattraper le retard. « Les projets actuellement en cours devraient nous permettre d'atteindre la barre des 50 % de raccordement d'ici la fin de l'année 2009 », dira le directeur de l'industrie et des mines. Il énumérera à cet effet des projets en cours, comme ceux programmés à Filfila, Ben M'hidi, Bouchtata, Menzel Bendich, Djendel, Béni Béchir et Aïn Bouziane. « Ces projets se verront consolidés par d'autres et la wilaya de se dotera de 500 km supplémentaires d'ici 2013 », ajoutera-t-il. Pour ce faire, il évoquera une stratégie sectorielle basée essentiellement sur une densification graduelle, affirmant à ce sujet : « Notre objectif principal demeure le raccordement du grand massif de Collo qui représente tout de même une partie importante et qui devrait être raccordé avant la fin de l'année 2013. Nous procédons par une densification des réseaux en partant de Tamalous pour tisser, au fur et à mesure, une toile qui touchera Kerkera, Aïn Kechra, Collo, Ouled Attia ; le même scénario reste valable pour les autres régions ». Voilà qui est dit et qui devrait augurer de belles perspectives, en attendant l'implication des collectivités locales et autres organismes disposant de moyens pour contribuer à doter de gaz les habitants d'une wilaya…gazière.