L'entrée en vigueur de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne que les officiels annoncent pour 2005 et l'imminente accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) effaceront toutes les protections dont bénéficiait la production nationale. Certains observateurs considèrent que la normalisation pourra protéger la production nationale, notamment après la levée des taxes douanières sur les produits finis dans le cadre du démantèlement tarifaire auquel s'est engagée l'Algérie. Les opérateurs économiques algériens et les experts en la matière considèrent qu'il est impératif de mettre en place des normes algériennes pour, d'une part, protéger les consommateurs et, d'autre part, imposer aux producteurs des standards qu'ils seront contraints de respecter. C'est ce qui ressort d'une conférence-débat organisée hier en marge de la Foire de la production nationale qui se tient à la Safex. Organisée par la structure de la commission européenne chargée de l'appui au développement des petites et moyennes entreprises (eurodéveloppement PME), cette rencontre a regroupé, outre des représentants de la presse nationale, le président de l'Association des industries des matériels électriques (AIMEL), Kheireddine Ouassel, des membres de cette association, des représentants de l'Institut algérien de normalisation (IANOR), ainsi que le représentant d'eurodéveloppement PME, Yacine Ould Moussa. Ce dernier a estimé que les producteurs algériens doivent s'organiser afin de mieux se préparer à l'ouverture du marché. Pour lui, le marché algérien est organisé pour importer et non pour produire. Il fera état de l'existence d'un programme financé par l'Union européenne pour assister les PME de l'industrie manufacturière ainsi que les associations spécialisées et les organismes pour mener des actions dans le sens de la normalisation. Une marque de conformité de l'IANOR, Tedj, existe depuis 1996, mais force est de constater que seuls cinq produits y sont certifiés. Le peu d'empressement des industriels algériens à adopter cette démarche s'expliquerait, selon M. Ouassel, président d'AIMEL, par le fait que l'IANOR ne dispose pas de laboratoires pour effectuer des expertises, mais sous-traite avec des laboratoires indépendants. « Les producteurs préfèrent s'adresser directement aux laboratoires en question car ça leur coûte moins cher que de passer par l'IANOR », souligne-t-il. Le représentant de l'IANOR, M. Attou, pour sa part, relèvera qu'il existe 6500 normes algériennes qui touchent 47 domaines d'activités. « Elles ne sont pas toutes appliquées », déplorera-t-il. Les intervenants ont conclu que c'est aux professionnels de s'organiser afin d'imposer des normes algériennes et de protéger leurs produits en créant notamment des laboratoires par secteur d'activité.