Les documents sont désormais prêts. Pour le président Azzedine Gaci et Karim Lounis, président de la commission pèlerinage - CRCM Rhône Alpes, il s'agit avant tout de mettre en place les conditions pratiques pour que les musulmans ne vivent plus « des moments extrêmement difficiles en accomplissant le voyage de leur vie : hôtel insalubre avec 5 à 6 pèlerins (voire plus) dans une chambre, absence de contrat de voyage, règlement en espèce, refus de donner un quelconque reçu, publicité mensongère, faux visas, manque de sécurité, guide (mutawaf) incompétent et malintentionné... » C'est ainsi que pour « moraliser l'organisation du pèlerinage, devenu un véritable commerce de la foi avec 250 millions d'euros de chiffre d'affaires », que le Crcm Rhône Alpes a édité une « charte du pèlerin » qu'il a soumis aux agences de voyage de la région Rhône-Alpes. Un guide est aussi édité pour accompagner le hadj avant, pendant et après le pèlerinage. Enfin, un contrat précis et clair « type pèlerinage » a été établi pour définir les droits et les devoirs du pèlerin et de l'agence de voyage. Il est contresigné par l'un et l'autre. La charte du pèlerin, véritable « constitution » du pèlerinage, a été réalisée en concertation avec la préfecture du Rhône, prenant appui sur le code du tourisme en vigueur en France. Elle a pour ambition l'établissement d'un protocole à adopter par les agences de voyages du Rhône, à la fois en matière de contrat de voyage et d'organisation du séjour. Elle s'engage ainsi sur la nécessité de fournir un contrat de voyage au pèlerin, signé par les deux parties, où apparaîtra son numéro de licence ou d'agrément, ainsi que les nom et adresse de l'organisateur et de sa compagnie d'assurance. Il est aussi stipulé que l'organisateur de voyage doit être titulaire d'une licence d'agent de voyages et d'un numéro de licence délivré par la préfecture et doit pouvoir justifier d'une garantie financière suffisante spécialement affectée au remboursement de fonds reçus en cas d'annulation de voyage. Pour cela, l'organisateur doit justifier d'une assurance. Les indications claires et précises figurent sur le contrat, du billet jusqu'aux conditions d'accueil et hébergement dans les Lieux Saints, à Médine, La Mecque, en camps de toile à Mina et Mont Arafat. L'agence de voyage doit pouvoir proposer à chaque pèlerin une assurance multirisque facultative. Enfin, les associations sans but lucratif doivent être titulaires d'un agrément de tourisme pour se livrer à l'organisation du pèlerinage comme le stipule la loi. La charte indique par ailleurs que l'agence de voyage, dans les règles du professionnalisme, doit recruter des personnes qualifiées pour accompagner les pèlerins. Lorsque, avant le départ, le vendeur du voyage résilie le contrat en l'absence de faute du client, toutes les sommes versées par ce dernier lui seront restituées avec, éventuellement, les dommages et intérêts auxquels il pourrait prétendre. Ce travail innovant a été réalisé par le CRCM Rhône Alpes et concerne seulement cette région. Le président Gaci précise d'ailleurs que « le CRCM n'a exigé aucune taxe ni une quelconque participation financière aux agences de voyage, la charte étant destinée à protéger le pèlerin qui disposera d'un guide complet et responsabiliser l'agence de voyage. » Une démarche forcément utile.