Dans une quarantaine de jours, commencera le mois sacré de Ramadhan. Comme chaque année, la détermination religieuse du début de cette période de jeûne et d'abstinence fera l'objet de controverses. Pour éviter cet écueil, au moins pour la communauté musulmane en France, le CRCM a pris l'initiative d'une réunion de cadrage. Les imams et présidents des mosquées étaient invités dans la banlieue lyonnaise à se retrouver avant les grandes échéances de l'été et de l'automne : le Ramadhan puis le pèlerinage. Il ne s'agissait ni plus ni moins que de discuter et si possible s'entendre sur une règle pour déterminer le début et la fin du mois sacré du Ramadan, d'une part et d'harmoniser les horaires de prière dans la région Rhône-Alpes, d'autre part. Enfin, il était question d'harmoniser les fatwas à ce sujet. Quand on sait les origines diverses des hommes du culte et parfois les opinions très divergentes, le pari était grand. Au total, 120 personnes étaient là autour de l'équipe du conseil régional du culte musulman, présidé par Azzedine Gaci. C'est déjà le signe d'une réussite et que l'organisation du CRCM fonctionne. Une soixantaine de mosquées des huit départements de la région Rhône-Alpes étaient représentées. Le président a exposé le sujet épineux. Selon lui, il y a un double questionnement, sachant que s'il est vrai que l'Islam exige qu'au moins une personne doit avoir vu le croissant lunaire à l'œil nu, certains considèrent à juste titre que la science sait faire ce calcul depuis bien longtemps. Pour le président du CRCM, si en dernier recours dans les pays musulmans, les instances religieuses étatiques tranchent dans le vif et décident, par contre, dans les pays comme la France, où l'Islam est minoritaire, chaque année, des divergences apparaissent avec des débuts du Ramadhan différents selon les origines, ou les affiliations à tel ou tel courant. Pour le CRCM, cette cacophonie n'est pas très heureuse : « Il est impératif que les musulmans de France décident des mêmes dates suivant une règle bien établie. » Azzedine Gaci, lui-même physicien, veut convaincre au plus haut lieu des instances musulmanes en France, le conseil français du culte musulman, présidé par Mohamed Moussaoui, d'opérer un choix purement scientifique, « comme le pratique la Turquie », dit-il. En tout cas, estime-t-il, l'annonce du Ramadhan par celui qui a aperçu le croissant lunaire et les données scientifiques ne doivent pas se contredire. Le débat est lancé. Rendez-vous le 21 août.