A Laâziv, village de la commune de Tifra, nombreux sont les villageois qui souffrent de néphropathies diverses. On y recense même une ablation et une greffe rénales. Cette situation pour le moins douloureuse n'a pas manqué de susciter moult interrogations. Car si des pathologies rénales sont signalées ici et là, dans les autres villages de la commune, ce n'est quand même pas avec un grand nombre. La question lancinante qui ne cesse de tarauder l'esprit des habitants notamment des responsables du village, est de connaître la cause principale de leur mal.Les premiers soupçons sont portés évidemment sur la fontaine publique. En gardant une certaine réserve, certains habitants croient que l'eau de cette fontaine est calcaire. L'idée que l'eau de cette fontaine soit impropre à la consommation, malgré qu'elle ne soit pour l'instant corroborée par aucune analyse, a abouti à faire mentir un proverbe passé pour une vérité générale, et qui affirme qu' : « Il ne faut pas dire, fontaine, je ne boirai pas de ton eau ». À Laâziv, des citoyens malades l'ont dit et l'ont fait. Ces patients préfèrent s'approvisionner actuellement en eau potable à Cheurfa, Yakouren ou ailleurs, quand ils ne prennent pas carrément de l'eau minérale, que de continuer à boire une eau qu'ils croient être à l'origine de leur souffrance. L'un des malades nous a affirmé que cela fait trois années qu'il n'a pas bu l'eau de cette fontaine. Un autre villageois nous déclare pour sa part que depuis qu'il a cessé d'en boire, il se sent mieux. Comme on l'a déjà souligné, rien n'indique pour l'instant que le mal provient de cette fontaine ; d'ailleurs, il en est des villageois qui accusent plutôt les vieilles canalisations, mais cette fontaine reste le point de fixation pour la majorité de la population. Les villageois ayant fait part de leurs inquiétudes à l'autorité communale, des opérations de chaulage et nettoyage des captages sont régulièrement menées. Mais le problème persiste. Pour de plus amples informations nous avons interrogé un médecin. Le docteur Boualili, lui aussi, n'écarte pas la possibilité que les lithiases dont souffrent certains citoyens de Laâziv soient dus à l'eau de la fontaine. « D'une manière générale, des apports alimentaires excessifs, associés à une absorption d'une eau calcaire et insuffisante, favorisent la formation des calculs » nous déclare-t-il. « Mais, la prudence est de mise ; des analyses de l'eau incriminée s'imposent pour confirmer ou infirmer les soupçons car les pathologies rénales ont évidemment d'autres causes » ajoute-t-il. Pour sa part, le P/APC, Meksem Rabeh, rassure la population du village que des mesures vont être prises pour dissiper les doutes qui planent sur cette fontaine. « On ne peut pas actuellement se prononcer sur cette eau avant d'avoir effectué des analyses rigoureuses. Les pathologies rénales, comme tout le monde le sait, ont des causes diverses et beaucoup de citoyens, pas seulement à Laâziv, en souffrent. Si maintenant, les habitants de Laâziv soupçonnent l'eau de leur fontaine d'être calcaire ou impropre à la consommation, il est de notre devoir de les rassurer en prenant en charge leurs inquiétudes » nous déclare-t-il.