L'alimentation du village Ahfir Azaghar, en gaz naturel a, depuis quelques jours, prit une autre dimension, devenant « une affaire » qui tient en haleine toute la région d'Imsouhal et d'Iferhounène. Suite à la plainte déposée par les autorités pour entrave aux travaux d'alimentation du gaz, le responsable du village Ahfir a été convoqué pour se présenter au tribunal de Aïn El Hammam, territorialement compétent. Pour marquer leur désapprobation, les villageois ont procédé, samedi dernier, à la fermeture du siège de la commune d'Imsouhal, empêchant quiconque d'y accéder. Pendant qu'un groupe bloquait l'APC, un autre accompagnait le délégué du village qui se rendait au même moment, au tribunal de l'ex-Michelet, à 20 km de là. Bien que leur présence fut discrète, ils étaient, tout de même, plus d'une vingtaine de personnes à attendre dehors, en guise de solidarité et faire passer, ainsi, le message de toute leur communauté. « Si, du point de vue de la loi, notre action est considérée comme un délit, c'est le village tout entier qui doit répondre devant la justice. Notre délégué n'a fait que présider l'assemblée générale qui a pris la décision d'entraver l'avancée des canalisations du gaz », nous dit-on. Vers 11 h, après une entrevue avec le magistrat, le responsable fut libéré et tout le monde reprit le chemin d'Imsouhal, dans le calme. Cependant, rien ne dit que les choses en resteront à ce stade, puisque la situation à la base du conflit n'a pas varié, pour le moment. Cette nouvelle situation n'a fait qu'exaspérer les protestataires qui n'entendent faire aucune concession. « L'alimentation de nos foyers en gaz de ville est la condition sine qua non pour que les travaux reprennent », disent-ils. Notons, pour rappel que les citoyens d'Azaghar refusent que les canalisations traversent leurs propriétés sans profiter eux-aussi, des bienfaits du gaz de ville. Pour le moment, aucune solution ne semble se dessiner pour ce bras de fer, amorcé au mois de juin. Au contraire, le dernier épisode, consistant à s'en remettre à la justice, vient d'exacerber la tension des contestataires qui refusent tout compromis.