Le transfert des eaux du barrage de Tichy Haf qui a pris beaucoup de retard arrive enfin au vif du sujet ; celui de l'arrivée de l'eau dans les robinets. Ça ne coule pas encore mais ce sera possible d'ici la fin de l'année. Rendez-vous est pris à Tamokra, première commune à disposer de l'eau potable provenant de ce barrage qui contient un plan d'eau surélevé (suite à la fermeture temporaire de vannes) de 81 millions de mètres cubes depuis la mise en eau en août 2006. C'est ce que promettent les pouvoirs publics par la voix du directeur de l'hydraulique qui s'est exprimé sur le sujet à l'occasion de la session ordinaire de l'APW ouverte dimanche. La tenue de cette promesse ne tient apparemment qu'à la conclusion des essais de conformité et d'étanchéité des ouvrages de génie civil. C'est ce qui maintient le taux d'avancement du projet de la station de traitement d'Aït R'zine à 99,75%. Tamokra sera alimentée à travers une station monobloc qui traitera, pour commencer, chaque heure 180 m3 d'eau provenant de la conduite d'eau brute à laquelle elle est raccordée. Plus proche commune du barrage, elle sera par conséquent la première à être servie. Les suivantes seront Akbou et Ouzellaguen, mais pour avant fin janvier 2009. Le temps de finaliser les conduites secondaires qui mènent vers les réservoirs de stockage et de lever quelques contraintes aussi. Si pour Ouzellaguen, on estime faisable la pose des dernières centaines de mètres de conduite secondaires en deux mois, pour Akbou il se pose un problème de pièces spéciales indispensables pour les travaux de coupe et autres rattrapages de pente pour la conduite qui se fait en fonte. La livraison pour la commande qui a été faite est attendue pour la fin de l'année mais le retard qu'impose déjà ce manque menace de bousculer encore une fois les échéances. Pour tenir l'engagement de faire couler l'eau de barrage dans les robinets des akbouciens au début 2009, les pouvoirs publics disent avoir la possibilité de raccorder la commune à partir de la station de traitement d'Aït R'zine, si les essais de celle-ci sont concluants. Equivoque sur les 22+5 66,7 km de conduite principale vont être posés sur le couloir Akbou-Béjaïa. Le chantier est à mi-chemin, puisque le bout de cette conduite principale est actuellement à la sortie de la ville d'Ighzer Amokrane où une entreprise est mise sur le chantier du raccordement du chef-lieu de la commune au réseau de distribution. Trois autres sont mises sur les divers travaux de raccordement, dont la réalisation d'une station de pompage, à Akbou. La première phase du projet de transfert des eaux compte en tout sept communes. Parallèlement à la poursuite de la pose de la conduite principale, leurs adductions secondaires, celles qui alimenteront les réservoirs de stockages en chantier sont annoncées pour juin 2009. Une échéance qui ne s'encombre pas, ceci dit, des arrêts de chantiers dus aux précipitations d'autant que des traversées d'oueds restent à faire pour arriver à alimenter les communes concernées. « Pour le reste des communes, ce sera au fur et à mesure » dit le directeur de l'hydraulique laissant, cependant, le chiffre de 22 communes sujet à équivoque. Le projet du transfert des eaux du barrage de Tichy Haf est conçu, selon son intitulé, pour alimenter en eau potable et industrielle 22 communes du couloir Akbou-Béjaïa. Les cinq communes du sud de la wilaya (Tazmalt, Aït M'likeche, Boudjellil, Ighil Ali et Aït R'zine), exclus au départ, complètent finalement la liste des communes bénéficiaires qui, malgré cette rallonge, reste à 22. Les autorités ont-elles revu leur copie ? Ceci dit, pour les cinq communes du sud, réunies, 0,395 m3/seconde leur est réservé dans les plans.