Très attendu à Biskra, le procès des émeutiers de Zeribet El Oued s'est ouvert dimanche dernier au tribunal de Sidi Okba, encadré pour la circonstance par un important cordon de sécurité. Biskra. De notre correspondant A l'issue de l'audience, 8 personnes ont été condamnées à 5 ans de prison ferme pour attroupement et appel à la violence, troubles à l'ordre public et vandalisme, destruction préméditée de biens publics et privés et violation du domicile d'un commis de l'Etat, en l'occurrence le logement familial du chef de daïra de Zeribet El Oued, partiellement incendié. Un 9e inculpé, gardien de profession, a été innocenté des faits survenus dans la nuit du 29 au 30 novembre dernier au chef-lieu de cette daïra, situé à 80 km à l'est de Biskra et dont des édifices publics, des véhicules de fonction et d'autres voitures appartenant à des particuliers, du mobilier et des équipements urbains ont été, durant des heures, pris pour cibles par quelques dizaines d'habitants rassemblés pour protester contre la mort d'un jeune de la localité survenu dans un accident de la circulation routière. Tandis que le collectif d'avocats a plaidé pour une relaxe de tous les accusés « innocents des chefs d'inculpation retenus contre eux, vivant sous le fardeau d'énormes problèmes socioéconomiques et qui ont été poussés à exprimer leur colère et leur désarroi de cette façon-là », selon les propos de l'un d'eux. Un représentant de l'administration, cité à comparaître en tant que témoin à charge, a rappelé le caractère « particulièrement sauvage » de l'agression perpétrée contre les cadres du pays et contre les biens de la collectivité au cours de ces événements. « Ce déferlement de la violence, antinomique avec la notion même de civilisation qui a visé les symboles de l'Etat, n'est pas un simple délit mais un véritable crime contre lequel la justice doit sévir de la manière la plus sévère. », dira-t-il. Le représentant du ministère public a requis à l'encontre des prévenus une peine de 10 années d'emprisonnement assortie d'une amende de 1,5 million de dinars. Le même tribunal devrait statuer la semaine prochaine sur le cas de 6 autres personnes laissées en liberté provisoire, poursuivies dans le cadre de cette même affaire.