Le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) devient désormais une organisation formelle dotée de statuts et d'un siège. Ainsi, le 7e FPEG a été sanctionné hier par la signature des statuts du forum et le choix de la capitale qatarie, Doha, pour abriter son siège. Les participants ont également choisi la capitale du Qatar pour accueillir la 8e session du FPEG, a indiqué le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko, dans une conférence de presse organisée à l'issue des travaux. Selon Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines : « Cette étape nouvelle de l'évolution de notre organisation est nécessaire et la démarche qui nous est proposée est la plus appropriée. » Le FPEG est resté jusque-là une organisation informelle. D'après M. Khelil, l'objectif consiste notamment à doter le forum d'un conseil des gouverneurs composé des représentants des pays membres, qui constituera « une sorte de conseil d'administration ». Ainsi, le mode de fonctionnement de cette nouvelle organisation ressemble-t-il a priori à celui de l'OPEP, mais les ministres des pays membres du FPEG se sont gardés soigneusement d'articuler le mot « OPEP du gaz ». La seule différence relevée entre le futur Forum des pays exportateurs de gaz et l'OPEP, c'est que le FPEG est appelé à agir à moyen et à long termes. C'est-à-dire que cette nouvelle organisation, selon M. Khelil, œuvrera, d'une part, à « éviter les déséquilibres offre-demande sur les marchés pendant des périodes plus ou moins longues » et, d'autre part, à « faire face à des développements et/ou des initiatives imprévues de ces mêmes marchés ou de leurs cadres institutionnels ». Le ministre russe de l'Energie a tenu à préciser qu'« il n'y a aucune raison d'associer directement » la nouvelle organisation à celle de l'OPEP. « C'est pourquoi nous n'allons certainement pas discuter aujourd'hui de la nécessité de se mettre d'accord sur les niveaux d'extraction de gaz. Nous avons une vision plus large », a également expliqué Sergueï Chmatko. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a estimé à cette occasion que « l'ère du gaz bon marché » touche à sa fin. Ne souffrant aucune ambiguïté, le discours de M. Poutine sonne telle une sévère mise en garde lancée à l'adresse des pays consommateurs de l'énergie. « L'époque des ressources énergétiques bon marché, du gaz bon marché, touche à sa fin, en dépit des problèmes financiers connus », a déclaré M. Poutine sans ambages, en présence de tous les membres du FPEG. Il a ajouté par la même occasion que « la crise financière et la crise économique qui s'en est suivie sont devenues une épreuve sérieuse pour le secteur du pétrole et du gaz dans le monde. D'août à novembre, les prix du pétrole ont été presque divisés par quatre », alors que « les frais pour l'exploitation, la production et le transport du gaz augmentent inévitablement », a-t-il souligné encore. Depuis le dernier sommet de l'OPEP à Oran, tenu le 17 décembre et auquel la Russie a pris part, l'évolution des prix du pétrole sur les marchés internationaux, sur lesquels sont indexés ceux du gaz, n'a cessé de susciter l'inquiétude des pays producteurs. Cette question a été justement inscrite en gras à l'ordre du jour du 7e Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Créé en 2001 à Téhéran (Iran), le FPEG est composé de 15 Etats membres dont l'Algérie, la Russie, l'Iran, le Venezuela et le Qatar. Ces pays détiennent 73% des réserves de gaz et plus de la moitié de la production mondiale de gaz. Les trois grands producteurs de gaz, en l'occurrence la Russie, l'Iran et le Qatar, contrôlent, quant à eux, un volume d'environ 60% des réserves mondiales de gaz. C'est dire que si les avertissements de Vladimir Poutine venaient à être mis en marche, ceux-ci n'iront pas sans créer un grand impact sur les marchés.