Dix logements relevant du FNPOS, situés en contrebas du chef-lieu de la daïra de M'Chedallah, et squattés par les mêmes bénéficiaires de ce dispositif, ont été enfin évacués, en début du mois dernier, suite à l'intervention de la force publique. En effet environ une centaine de gendarmes avaient encerclé, ce samedi-là, aux environs de 9h, le bloc où les familles avaient débarqué depuis plus d'une année. Pour le huissier de justice et la gendarmerie, la décision de justice est irrévocable et les occupants doivent d'une manière ou d'une autre évacuer ces logements. Néanmoins les familles qui ne l'ont pas entendu de cette oreille-là ont conditionné cela par une promesses officielle quant à leur recasement, car implorent-ils « on a pas où aller en ces moments de froid ». Est-il besoin de constater que la majorité des occupants sont des pères de familles, qui n'avaient eu de cesse de formuler des dossiers pour acquérir des logements mais en vain. Ne voyant pas leurs doléances satisfaites, ces derniers ont tout bonnement squatté lesdits logements. « Comment ne pas oser procéder de la sorte lorsqu'on sait que ces logements ont été construits il y a plus de 14 ans et qu'ils n'ont jamais été distribués à qui de droit. N'y a-t-il pas une volonté de pousser les demandeurs de logements à accaparer ces biens laissés à l'abandon ? », s'interroge, non sans peine, Kamel qui, avec bidon d'essence à la main, menace s'immoler, n'était-ce l'intervention des sages et des élus de l'APC qui l'avaient amené à de meilleurs sentiments. Le chef de daïra, qui en prenant langue avec ces occupants a promis de reloger tous les postulants éligibles dans le cadre du social. « Après tout, nous sommes des humains, il a fallu qu'on évite que le drame arrive puisque plusieurs occupants ont menacé de se jeter par les fenêtres du bâtiment pendant que d'autres qui se sont aspergés d'essence, attendaient l'intervention de la gendarmerie pour se brûler vif », a déclaré un élu de l'APC pour qui, une solution dans l'immédiat est possible d'autant qu'il existe un quota important de logements sociaux qui attendent toujours leur attribution. Au moment où nous mettons sous presse aucun incident n'a été enregistré et les occupants ont évacué les l0 logements avec l'espoir d'être relogés. « N'est-il pas, en fait légitime, voire de bonne guerre de réclamer un toit dans ce bled ? », lâche, les larmes aux yeux, un habitant du quartier, chômeur de son état, qui s'interroge sur le sort de ces familles jetées dans la rue, en hiver.