Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dénoncé hier fermement les autorités occupantes israéliennes et regrette que son équipe médicale soit toujours interdite d'accès à Ghaza. Une violation du droit humanitaire. Joint à Ghaza, Iyad Nasr, coordinateur du CICR sur place, décrit une situation humanitaire catastrophique. Il affirme que le Croix-Rouge a été empêché d'évacuer des familles prises dans les zones de combat. Une semaine après le début des hostilités, l'invasion de Ghaza continue de faire de nouvelles victimes civiles. L'hôpital Kamal Edwan et d'autres hôpitaux de Ghaza font état de l'arrivée de nombreuses victimes, dont des enfants. Selon le Croissant-Rouge palestinien, leurs ambulances ont transporté les corps des enfants qui ont été tués. Face à cette situation tragique, les autorités israéliennes ont refusé à l'équipe médicale d'urgence du CICR l'autorisation d'entrer dans Ghaza. L'équipe, composée de quatre spécialistes, avec un chirurgien de guerre expérimenté, doit aider le personnel de l'hôpital Shifa à pratiquer des opérations compliquées sur les blessés de guerre. « Il faut absolument que cette équipe entre tout de suite à Ghaza, car c'est maintenant qu'elle est le plus indispensable », a déclaré Pierre Wettach, chef de la délégation du CICR dans les Territoires occupés. Par ailleurs, le chef de la délégation du CICR se dit alarmé par le nombre croissant de civils blessés ou tués à la suite des hostilités. Les attaques directes contre des civils sont prohibées en vertu du droit international humanitaire, tout comme le sont les attaques sans discrimination. Les parties en conflit doivent en tout temps faire la distinction entre civils et combattants ainsi qu'entre biens à caractère civil et objectifs militaires. Le directeur du bureau de la Direction du développement et de la coopération suisse dans les Territoires palestiniens, Mario Carera, explique que « les camions humanitaires n'ont plus accès à la bande de Ghaza depuis plusieurs jours ». A l'instar de l´ONU et des ONG présentes sur place, M. Carera parle de « catastrophe humanitaire ». Les humanitaires, dont Terre des hommes, Oxfam ou Handicap, ont réclamé l'arrêt immédiat des hostilités dans la bande de Ghaza. L'opération israélienne « la plus cruelle » depuis 1967 provoque un « massacre » d'enfants, affirme l'organisation suisse d'aide à l'enfance. Les opérations israéliennes « tuent les civils par milliers », soulignent les ONG. « Les enfants acculés sont en première ligne » et « sont massacrés à titre de dommages collatéraux », ajoute-t-elle. La Suisse, dépositaire des Conventions de Genève, doit être entendue lorsqu'elle rappelle leurs devoirs à tous les belligérants, pour protéger les civils, assurer l'aide et les secours humanitaires, lever le blocus du territoire palestinien, affirment aujourd'hui les humanitaires, qui désormais semblent dépassés par le drame palestinien. Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme (HCR) demande l'ouverture d'un corridor humanitaire pour permettre l'évacuation des populations civiles des zones de combats. Malgré l'urgence de la situation et les appels des humanitaires, le président égyptien, Hosni Moubarak, a exclu la réouverture du terminal de Rafah, point de passage entre l'Egypte et la bande de Ghaza. Le Caire reste sourd à la détresse des Ghazaouis qui, selon le HCR, ont fui en masse vers le sud de la bande de Ghaza. Selon des ONG, la population civile est prise au piège dans une énorme prison à ciel ouvert et désormais cernée par la machine de guerre israélienne