«Les déclarations sur les chaînes salafistes comme El Basira sont tout aussi condamnables. C'était notre position que nous avons récemment rappelée lors de notre réunion consacrée au discours de la haine sur les chaînes de télévision». Le Haut conseil islamique (HCI) a salué l'avis religieux (fatwa) décrété par le guide suprême de la révolution islamique iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, stipulant le caractère illicite des insultes et des injures proférées contre les épouses du Prophète Mohamed (QSSL) et ses compagnons, a précise un communiqué rendu public, hier, par cette institution. Louant cette fatwa décrétée par l'autorité suprême chiite, l'institution présidée par Bouabdellah Ghlamallah a salué une démarche qui tend à «l'unification de la oumma afin qu'elle ne soit pas une bouchée facile ou une proie idéale à la merci des cercles colonialistes». Le guide de la révolution iranienne a décrété sa fatwa après des déclarations insultantes d'un cheikh koweïtien à l'égard de Aïcha, épouse du Prophète. L'autre autorité du sunnisme, le cheikh d'El Azhar fera écho à cette décision inédite. «La fatwa a été faite par le guide suprême de la révolution iranienne en 2010 et vient d'être réactivée. Ce qui lui a donné toute sa force, c'est la position du cheikh d'El Azhar, le cheikh Ahmed Mohamed El Tayeb, qui a salué l'initiative de l'ayatollah. Nous y adhérons», a indiqué le SG du HCI HCI, Boumediène Bouzid, contacté par El Watan. Les attaques contre les épouses du Prophète et ses compagnons sont une constante chez des savants du chiisme, cette branche de l'islam. Remontant à la Grande discorde (al fitna al kubrâ), le conflit opposant les sunnites aux chiites s'est renforcé suite à la décision de la jeune épouse du Prophète, Aïcha, de se rallier à Muawiya contre le calife Ali. «Des savants du chiisme ont des positions doctrinaires tranchées sur Aïcha, l'épouse du Prophète. Ils exhortent leurs adeptes à ne pas suivre les hadiths qu'elle a rapportés. Il y a des chaînes chiites qui s'attaquent constamment aux épouses du Prophète et à ses disciples, particulièrement Abou Bakr, Omar et Othman, les califes bien guidés», signale M. Boumediène. Le secrétaire général explique que son institution est tout aussi critique contre les chaînes salafistes, qui s'en prennent violemment aux adeptes de l'autre tendance de l'islam, qualifiés d'impies. «Les déclarations sur les chaînes salafistes comme El Basira sont tout aussi condamnables. C'était notre position que nous avons récemment rappelée lors de notre réunion consacrée au discours de la haine sur les chaînes de télévision», tranche-t-il. Le HCI espère qu'avec la décision prise par l'ayatollah «se taisent les langues qui portent atteinte à la oumma (communauté musulmane)» et cessent les motifs de la sédition (fitna). «La sédition est plus grave que le meurtre», conclue l'institution, en rappelant un hadith connu mais pas toujours suivi du Prophète de l'islam.