Très attendu, le rapport annuel de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), dévoilé mardi, confirme l'augmentation vertigineuse de la production mondiale d'opium et de cocaïne. Hausse de la production de cocaïne et d'opium, développement des opioïdes… Les tendances dévoilées par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) sont inquiétantes, car le marché mondial des drogues se porte bien. Il «prospère» et «se diversifie», constate l'ONUDC dans son rapport annuel. «Les conclusions du rapport mondial sur les drogues montrent que les marchés de la drogue se développent, la production de cocaïne et d'opium ayant atteint des records absolus. Cela représente de multiples défis sur plusieurs fronts», a déclaré le directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov. Il a souligné que «l'ONUDC s'est engagé à travailler avec les pays pour trouver des solutions intégrées et équilibrées aux problèmes de la drogue et pour progresser vers les objectifs de développement durable». Ce rapport vient confirmer une hausse vertigineuse de la production mondiale de cocaïne, essentiellement en provenance de Colombie, et d'opium, principalement issu d'Afghanistan, pour atteindre son plus haut niveau historique en 2016-2017, s'alarme l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). «La production mondiale d'opium a bondi de 65% de 2016 à 2017, à 10 500 tonnes, chiffre ‘‘le plus élevé''» depuis les premières estimations de l'ONUDC au début des années 2000. L'Afghanistan se taille la part du lion avec une production de 9000 tonnes, soit 87% de plus qu'en 2016 et des surfaces de culture de pavot à opium en hausse de 37% au niveau mondial entre 2016 et 2017, atteignant 420 000 ha, dont plus des trois quarts se trouvent en Afghanistan, où cette manne contribue à financer l'insurrection qui déstabilise le pays. Conséquences de cette explosion de la production : une hausse de l'offre sur les marchés traditionnels de consommation en Amérique du Nord et en Europe occidentale ainsi que la création prévisible de nouveaux marchés ciblant notamment «la classe moyenne en expansion des grandes économies d'Asie». Selon le rapport, le cannabis était la drogue la plus utilisée en 2016, avec 192 millions de personnes l'ayant consommé au moins une fois au cours de l'année précédente. Le nombre total de consommateurs de cannabis continue de progresser et semble avoir augmenté d'environ 16% au cours de la décennie précédant 2016, reflétant cependant l'augmentation de la population mondiale. Autre sujet d'inquiétude pour l'ONUDC : l'usage non médical de médicaments sur ordonnance qui est en train de devenir une menace majeure pour la santé publique et pour les forces de l'ordre dans le monde entier, les opioïdes causant les dommages les plus importants et représentant 76% des décès impliquant des drogues. Le fentanyl et ses analogues demeurent un problème en Amérique du Nord, alors que le tramadol est devenu une préoccupation croissante dans certaines régions d'Afrique et d'Asie. L'accessibilité du fentanyl et du tramadol à des fins médicales est essentielle pour traiter la douleur, mais les trafiquants les fabriquent illicitement et les dispersent dans des marchés illégaux, causant des dommages considérables pour la santé. A l'échelle mondiale, les décès directement attribuables à la consommation de drogues ont augmenté de 60% de 2000 à 2015.