Hier, les habitants d'un quartier populeux de Bordj Badji Mokhtar, où la majorité des habitations sont conçues en pisé, ont apostrophé un journaliste de la radio locale d'Adrar de passage dans la capitale du Tanezrouft afin de lancer un message de détresse en direction des autorités locales en raison de la menace générée par la prolifération des scorpions en cette période des grandes chaleurs. En effet, sur les ondes de cette radio, on pouvait écouter l'intervention d'une demi-douzaine de femmes désemparées et très inquiètes, qui parlaient simultanément dans une cacophonie indescriptible, au point de ne rien comprendre de leurs doléances. Elles paraissaient prises de panique face à l'ampleur du danger qui les guette et plus particulièrement leur progéniture. Les statistiques de l'an passé ont démontré la vulnérabilité devant l'activité de ces arachnides. En effet, les enfants, de par leur ignorance, sont des proies faciles pour les scorpions. Cependant, le phénomène devient de plus en plus accru au niveau des habitations présentant des conditions d'insalubrité. En substance, ces femmes affirmaient : «Nous sommes envahis par les scorpions même à l'intérieur de nos maisons surtout la nuit ; ils sortent de nulle part à la recherche de fraîcheur. Ils s'en prennent surtout aux enfants et aux bébés qui dorment à même le sol. L'année dernière ont a eu même des décès dans notre quartier, surtout à cause de l'éloignement du centre de santé où les victimes de piqûre de scorpion arrivent souvent trop tard en raison du manque de transport, et parfois par manque de sérum antiscorpionique.» Et de poursuivre : «L'obscurité dans nos habitations est la principale cause de ces piqûres, car en plus, nous n'avons pas d'électricité... et puis l'éternel et insoluble problème de l'assainissement. Dans notre quartier, le débordement des eaux usés à travers les chaussées attire tous les scorpions et les reptiles de la localité.» Hygiène Pour le responsable de l'EPSP de Bordj Badji Mokhtar, le manque d'hygiène est le principal facteur de ces colonies d'arachnides de toutes les couleurs, à prédominance noire ,soit les plus venimeuses. Toutefois il reconnaît les conséquences dramatiques de ce fléau et son impact négatif sur la vie et la sécurité des citoyens de Bordj Badji Mokhtar, notamment durant la période de mai jusqu'à octobre de chaque année, des mois où les plus hautes températures sont enregistrées. Il affirme que ses services ont traité, durant l'année 2017, près de 7200 patients victimes de piqûre de scorpion avec malheureusement huit décès, en majorité des enfants. Cependant il nous fait savoir qu'il a sollicité l'Institut Pasteur afin d'approvisionner ses structures sanitaires en quantité suffisante de sérum adéquat. Par ailleurs, il aurait lancé une campagne de sensibilisation à l'adresse de la population avec des recommandations élémentaires d'hygiène pour éviter la prolifération des scorpions ainsi que les gestes et comportement lors d'une piqûre de scorpion ou d'une morsure de serpent.