Le long métrage documentaire La Bataille d'Alger, un film dans l'histoire, du réalisateur Malek Bensmaïl, a été sélectionné en compétition du History Film Festival (Festival du film d'histoire) prévu du 5 au 9 septembre dans la ville de Rijeka (ouest de la Croatie) Après avoir été présenté à Paris, Amsterdam, Rio de Janeiro, Carthage, Addis-Abeba, Cap Town, Sao Paulo, Taroudant, Johannesburg, Tunis, Göteborg à travers les avant-premières et les festivals, La Bataille d'Alger, un film dans l'histoire, de Malek Bensmaïl, sera en lice dans la compétition officielle du History Film Festival (Festival du film d'histoire) prévu du 5 au 9 septembre dans la ville de Rijeka (ouest de la Croatie). Grand Prix du Festival Cinéma et Histoire de Taroudant (Maroc), et récemment, Prix spécial du jury lors du Festival d'Oran du film arabe (FOFA), le remarquable documentaire de Malek Bensmaïl sera également présenté à Lausanne, en septembre, puis à Berlin. De front, toujours en septembre, un colloque sera organisé durant une semaine à Caen (France) autour du film, en présence d'historiens français et algériens, notamment Daho Djerbal et, bien sûr, Malek Bensmaïl. La Bataille d'Alger, un film dans l'histoire, exhale un parfum nostalgique et une certaine fébrilité dans l'air. Car il porte non pas sur le «making of», mais sur la genèse du film culte de Gillo Pentecorvo, La Bataille d'Alger (1965). «Ce film est avant tout plusieurs émotions. Celle de l'enfance. Celle du cinéma. C'est un film qui m'a donné envie de faire du cinéma. Et celle de l'histoire. Le film raconte une histoire réaliste. Et comment il a nourri l'histoire. Un film qui a influencé des forces fascistes et indépendantistes. Il s'agit de rendre hommage à ce grand film et aux acteurs et figurants qui, eux-mêmes, ont été liés à l'histoire. Puisqu'ils ont été torturés et incarcérés par l'armée coloniale française...». présentera Malek Bensmaïl. Cinquante-trois ans après son tournage, Malek Bensmaïl, caméra au poing et à hauteur d'homme, est reparti sur les traces de ce grand film, un incontournable pour les cinéphiles du monde entier. Coup de «Massu» Et presque sacré pour le peuple algérien. Il parle de sa cause, sa révolution, son histoire, son combat contre l'armée coloniale française. Et plus précisément, la fameuse et historique «Bataille d'Alger», en 1957, où l'armée française d'alors jouera son va-tout... en guerre. Une sorte de «solution finale», un casus belli déclaré contre une Casbah, résistante, résolue à se sacrifier. Pour démanteler la Zone autonome d'Alger échappant à son contrôle-structure de l'ALN-FLN durant la Révolution algérienne (1954-1962) créée à l'issue du Congrès de la Soummam tenu le 20 août 1956 et concernant uniquement la capitale. Alors, le général Massu (Jean Martin) et ses troupes, les belliqueux et impressionnants «paras» (parachutistes), marcheront sur Alger, sur La Casbah. Et puis ces héros, Ali La Pointe, magistralement campé par le regretté Brahim Hadjadj, le petit Omar, Hassiba Benbouali... La Bataille d'Alger, un film dans l'histoire, de Malek Bensmaïl, une coproduction entre Hikayet Films (Algérie), Ciné +, Histoire, Imago Films et Radio Televisione Svizera (Suisse), Al Jazeera (Qatar), Radio-Canada et le ministère de la Culture algérien, retrace l'épopée de «La Bataille d'Alger», fait d'armes historique et film culte de Gillo Pentecorvo. Et ce, à travers une débauche d'archives inédites, témoignages clés de Gillo Pentecorvo, sa femme, Picci Pentecorvo, Yacef Saâdi ayant incarné son propre rôle-chef de la Zone autonome d'Alger, dans le film La Bataille d'Alger, les historiens Mohamed Harbi et Daho Djerbal, Boudjemaâ Karèche, ancien directeur de la Cinémathèque algérienne, Franco Solinas, le scénariste du film original La Bataille d'Alger... Des éclairages entre Alger, Rome, New York et Philadelphie. Des éclairages, une narration entre Alger, Rome (Italie), Paris (France), New York et Philadelphie (Etats-Unis). Et où la fiction basée sur des faits réels et l'histoire se confondent. La magie de Malek Bensmaïl opère. Un documentaire très brillant, pour ne pas dire étincelant, de par la qualité de l'image et de la photographie et surtout de la fluidité dans la chronologie. Et puis, l'acteur principal n'est autre que La Casbah, filmée sous toutes les coutures. De haut par des drones, dans ses patios et autres pittoresques venelles. De superbes images aériennes. Ce flash-back de Malek Bensmaïl est émaillé d'une foultitude d'anecdotes emplies d'émotions. Comme le tournage de la scène de la guillotine. La traversée du couloir de la mort et l'exécution du révolutionnaire était difficile et terrible. Le grand chanteur de chaâbi, Mohamed El Badji, incarnait son propre rôle de condamné à mort à Serkadji. Tous les techniciens de l'équipe de tournage pleuraient. Ou encore la confusion entre le tournage de La Bataille d'Alger et le coup d'Etat du colonel Houari Boumediène. Certains riverains, découvrant des chars se positionner sur les points névralgiques de la capitale, croyaient toujours au tournage de Gillo Pentecorvo. «Les Black Panthers l'ont vu. Et vous ?» Le film a nécessité huit mois de repérages et 110 000 m de pellicule. Le film La Bataille d'Alger, récipiendaire du Lion d'Or à Venise en 1966, a été censuré en France, a été un modèle anticolonial pour les pays africains, ceux d'Amérique latine et surtout pour les Black Panthers — mouvement révolutionnaire de libération afro-américaine —, montré au Pentagone, recommandé comme manuel sur la guérilla urbaine, notamment en Irak, contre les insurgés... Il a même inspiré une... mode. Celle de l'uniforme «para» serré, près de la peau. Pour la petite histoire, lors de la promotion Battle of Algiers dans le métro new-yorkais, le slogan incitatif disait : «The Black Panthers seen it. Have you ? (Les Black Panthers l'ont vu. Et vous ?)». Une référence au béret et aux lunettes fumées de l'acteur Jean Martin (Général Massu). Le total look des Black Panthers.