Des éléments d'une brigade mixte composée de gendarmes, élus de l'APC, représentants de la santé et du bureau d'hygiène communal de Takhemaret, alertés par des informations faisant état de l'irrigation de vergers avec des eaux usées provenant de l'oued El Ab, dans la localité de Melaâb, ont saisi, avant-hier, deux motopompes disposées sur les berges de l'oued, auditionnés les deux agriculteurs et procédé à l'envoi d'échantillons de ces eaux au laboratoire de criminologie de Bouchaoui, selon un communiqué de la Gendarmerie nationale. La même source indique que «le procureur de la République près le tribunal de Frenda, saisi de cette affaire, a ordonné la saisie du matériel et l'audition des prévenus jusqu'à confirmation des analyses bactériologiques». Le même communiqué ne fait pas état de la destruction, de la production ni de la superficie irriguée par ces eaux usées. Cela intervient dans un contexte local marqué par une grande polémique sur l'irrigation par des cultivateurs de pommes de terre sur les deux rives du barrage de Dahmouni, 20 km à l'est de Tiaret, par une eau altérée. Les fortes odeurs nauséabondes semblent susciter de la méfiance bien qu'une grande partie des eaux collectées dans cette infrastructure intercommunale soit traitée par la station de traitement et d'épuration d'Ain Bouchekif. Sur plus de 4000 hectares de terres destinées au maraichage, certains spécialistes soutiennent que «l'eau absorbée par le tubercule n'est pas nocive à la santé», alors que l'opinion publique locale, marquée par le spectre du choléra et subséquemment des MTH qui ont fait des ravages au début des années 2000, reste sceptique.