La situation financière de la Caisse nationales des assurances sociales (CNAS) est «très bonne», elle est «équilibrée», à en croire son directeur général, Tidjani-Hassan Haddam. «La CNAS est équilibrée sur le plan financier. Mais il faut regarder notre système de sécurité sociale dans sa globalité», a déclaré Haddam sur les ondes de la Radio nationale, faisant remarquer que ce système est basé «exclusivement sur la cotisation des assurés sociaux». La CNAS recouvre à travers ces cotisations quelque 1000 milliards de dinars qu'elle dépense à raison de 52% pour les pensions de retraite, 42% aux assurances sociales, alors que le reste va entre l'assurance chômage et le Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS), détaille Haddam. Pour le directeur général, les recouvrements de la CNAS arrivent à combler ses dépenses, ce qui lui a permis d'avoir, au fil des années, une trésorerie «importante», rappelant que cette caisse «a pu soutenir entre 2015 et 2017 la Caisse nationale de retraite (CNR) pour pérenniser les pensions des retraités». Interrogé sur les propos polémiques du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, M. Haddam précise qu'il «n'a jamais été question de remettre en cause le système de tiers-payant». Rappelant les dispositions de la Constitution algérienne de 2016, qui consacre l'Etat social, le directeur général affirme qu'aucun acquis des assurés sociaux «ne sera touché» aussi bien en termes de remboursement, de système de protection sociale, du libre accès aux soins qu'en termes de gratuité des soins, relevant cependant qu'un travail se fait actuellement pour «faire évoluer le système de sécurité sociale et intégrer des remboursements qui n'existaient pas notamment pour les personnes aux besoins spécifiques». S'agissant de l'accès aux soins dans les hôpitaux et la présentation de la carte Chifa, il affirme que cette carte «est un moyen d'identification de la personne et un des éléments de lutte contre l'informel, face auquel un travail de sensibilisation et d'accompagnement est mené par la CNAS pour débusquer la non-déclaration et la sous-déclaration». Sur le système national de sécurité sociale, il a soutenu que l'une des raisons de son «déséquilibre» est de compter deux cotisants pour un retraité, estimant qu'un système fonctionnant selon cette logique ne peut être «viable». Haddam a plaidé pour une réflexion devant permettre d'apporter «des sources additionnelles». «Il faut penser à une fiscalisation et à une budgétisation par l'Etat, pour pouvoir assurer la pérennité de notre système de sécurité sociale», a-t-il suggéré.