La sécurité des usagers de la route à l'intérieur des tunnels n'est pas assurée. Les travaux de mise à niveau des «systèmes Eurocodes» accusent d'énormes retards. Les travaux de mise à niveau et de modernisation des deux tunnels de Aïn Chriki, dans la commune de Djebahia, à l'ouest de Bouira, s'éternisent. Le marché ayant été accordé il y a quelques mois au groupement algéro-espagnol Cosider-Indra), le rythme des travaux est très lent, a-t-on constaté. «Le chantier n'avance plus. C'est une situation qui complique la circulation et la rend dangereuse», affirme un automobiliste. Pour rappel, les travaux ont commencé au début de l'année 2016 pour un délai de réalisation ne dépassant pas les 15 mois. A ce sujet, un cadre de l'Agence nationale des autoroutes (ANA) a déclaré : «Il faut préciser que l'objectif est d'améliorer les conditions d'utilisation des voies et d'assurer de la sorte la sécurité des usagers en adaptant la structure en question aux systèmes Eurocodes.» Les deux tunnels devaient être réceptionnés au printemps de l'année 2017. Mais une année plus tard, le bout du tunnel n'est toujours pas visible, au grand dam des automobilistes. La circulation au niveau des deux tunnels est en effet extrêmement dangereuse, en dépit de la mise en place de quelques équipements et la pose d'une signalisation routière. «Cet endroit ne cesse, et ce, depuis sa mise en service, d'endeuiller des familles. Les accidents de la circulation sont récurrents. Les dégradations, notamment au niveau de la pente de Djebahia, sont également à l'origine de plusieurs accidents de la route», affirme un transporteur de voyageurs. Les deux ouvrages livrés dans la précipitation il y a quelques mois se trouvent aujourd'hui dans un état lamentable. Les équipements de sécurité ne fonctionnent pas, ont déploré des usagers exposés au danger. Plusieurs accidents mortels ont été enregistrés depuis la réception des deux tunnels en 2009. Les opérations de réhabilitation et de mise à niveau s'éternisent. «Les travaux de modernisation des deux ouvrages ne sont pas encore achevés, causant ainsi des difficultés aux automobilistes. Parfois, nous restons de longs moments coincés à l'intérieur des tunnels à cause des travaux», se plaint un voyageur. La sonnette d'alarme est tirée plusieurs fois en raison de cette situation. Car, en plus des risques qu'encourent les automobilistes, ce sont les ouvriers des deux entreprises chargées des opérations de ce «lifting» qui sont exposés au danger. Un technicien a révélé que le système de gestion et de détection automatique d'incidents et de surveillance des tunnels n'est pas opérationnel. En plus de ces dysfonctionnements dans la mise en place de ces systèmes, pourtant inclus dans le cahier des charges inscrit dans le cadre du projet pour lequel les pouvoirs publics ont mobilisé des enveloppes importantes, ce sont aussi les systèmes de signalisation qui sont quasiment inexistants. Outre la dégradation de la chaussée, c'est l'éclairage qui est défaillant, a-t-on encore constaté. Les travaux de modernisation des tunnels de Djebahia, qui traînent en longueur, ont bénéficié d'un budget conséquent. Toutefois, le montant du contrat n'a jamais été communiqué, note-t-on. Par ailleurs, le tronçon autoroutier allant de Lakhdaria à Bouira enregistre de sérieuses dégradations dues surtout à la mauvaise qualité des travaux effectués. Pourtant, une enveloppe dépassant les 11 milliards de dinars a été injectée pour ce tronçon. Les responsables qui se sont succédé à la tête du secteur des travaux publics ont souvent justifié ces défaillances par «la nature du terrain».