Les travaux de mise à niveau du tronçon autoroutier reliant Lakhdaria à Bouira, sur une longueur de 33 kilomètres, piétinent. Lancés à la fin de l'année 2013 par un groupement d'entreprises, (ETRHB-Alto-ENPS), le projet est financé à hauteur de 11 milliards de dinars. Les opérations de réhabilitation ont accusé un retard énorme, en dépit des mises en garde des responsables du secteur, exhortant à chaque fois les entreprises en charge du projet à renforcer les chantiers en moyens humains et matériels. L'entreprise ETRHB Haddad a livré en 4 ans une section de 26 km à la circulation automobile, sur un total de 33 km concernés par les travaux de réhabilitation. Un tronçon de 3 kilomètres a été réceptionné jeudi dernier. Il s'agit d'une portion autoroutière allant de Boulerbah à Ziraoua, a annoncé Salah Mitich, chef du projet à l'Agence nationale des autoroutes (ANA), dans une déclaration faite à la radio locale. Le responsable a rappelé que depuis le début des opérations de mise à niveau, 26 km ont été livrés à la circulation. «Il reste deux sections qui seront prises en charge dans les prochaines semaines», a-t-il précisé. Cependant, l'engagement pris par les responsables du secteur de livrer le projet dans sa totalité n'a pas été encore respecté. Le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjema Talaï, avait annoncé lors de sa dernière visite effectuée sur le chantier fin novembre de l'année passée, que la livraison du projet est prévue au plus tard début 2017. Les glissements de terrain menaçant cette structure autoroutière névralgique ont rendu délicate la mission des entreprises sur le terrain. Des affaissements de terrain ont même emporté une partie de la chaussée à Oued Rekham, dans la commune de Aïn Turck. Même le viaduc, l'une des œuvres maîtresses de l'autoroute Est-Ouest et le plus grand d'Afrique serait «fragilisé» par les glissements. Confiés au même groupement d'entreprises, les chantiers avancent lentement. L'opération consiste en l'implantation des pieux pour éviter d'autres glissements. Ce mode de réalisation a été effectué près de Djebahia, où plus de 700 pieux ont été réalisés. Les responsables du secteur justifient à chaque fois ce retard par «la nature glissante du terrain nécessitant d'autres études du sol». Le ministre, qui a «blâmé» verbalement un représentant de l'ETRHB au sujet du retard accusé dans le confortement de la zone de glissement de Oued Rekham, s'est vite rattrapé en invitant l'entreprise à relever le défi et livrer le projet dans les délais impartis. Chose qui n'a pas été respectée, et le chantier risque d'engendrer d'autres retards. La circulation sur ce tronçon demeure également dangereuse. Plusieurs accidents mortels ont été signalés. Des embouteillages se forment quotidiennement, causant des désagréments aux usagers. Par ailleurs, c'est le problème de la sécurité au niveau des tunnels de Aïn Chriki qui est posée. Les travaux de modernisation des deux ouvrages réceptionnés en 2008 seront lancés incessamment. Le projet est confié à un consortium algéro-espagnol (Cosider-Indra), englobant, entre autres, l'installation d'un système de gestion centralisé de détection automatique d'incidents, des systèmes de signalisation et de surveillance ainsi que de la réfection de la chaussée, complètement dégradée.