Le président du Front Moustakbel, Abdelaziz Belaïd, a été réélu hier sans la moindre difficulté à la tête de son parti pour un deuxième mandat. Dès la cérémonie d'ouverture, le président du conseil national sortant a proposé au vote une motion relative à la candidature unique de Abdelaziz Belaïd. Une motion soumise dans l'immédiat au vote des congressistes, qui l'ont approuvée à main levée. Les congressistes ont enchaîné par des cris de «Abdelaziz Belaïd président». Sa réélection a été faite sur fond de pré-campagne pour la présidentielle de 2019. Dans son discours, le président du Front El Moustakbal rappelle les valeurs pour lesquelles se bat son parti. «Nous avons cinq grands principes que nous défendons», a-t-il lancé devant les congressistes et les invités, dont des chefs de partis. Le président du Front El Moustakbal estime ainsi que son parti s'échine, entre autres, à «bannir la violence sous toutes ses formes dans la pratique politique», à «placer le citoyen, avec ses droits et ses devoirs, comme pierre angulaire de la conscience politique», à «bonifier le travail politique et l'épurer de toute pollution communautaire, régionaliste, clientéliste et de toute espèce de corruption, qu'elle soit directe ou indirecte». «Notre discours et notre pratique politique ont démontré que le Front El Moustakbal, depuis sa création en 2012, a toujours été proche du peuple, à l'écoute de tous les citoyens, de leurs revendications, de leurs problèmes ainsi que de leurs craintes quant à l'avenir indécis du pays.» Abdelaziz Belaïd a poursuivi son intervention en affirmant avoir observé non sans regrets que «la scène politique pullule de discours et de pratiques qui n'évoquent que très rarement la gravité de la situation économique et politique à laquelle est exposé notre cher pays». Le président du Front El Moustakbal affirme faire de l'hygiène politique son credo, loin de toute «cupidité politique afin de protéger le pays de la voracité de ce nouvel ordre mondial». Pour Abdelaziz Belaïd, «tout projet politique vouant son énergie à un changement durable ne pourra y parvenir que s'il remplit un certain nombre de conditions». Parmi ces conditions, il cite «le dialogue politique libéré de toute influence nuisible, qu'il soit sincèrement désintéressé, qu'il permette une solidarité pérenne entre tous les citoyens». Le premier responsable du Front El Moustakbal, qui a réussi à dénicher la troisième place aux dernières élections locales, a également évoqué «la nécessité de respecter les principes de la République et de ses institutions et d'éviter toute instrumentalisation à des fins compromettant l'Etat de droit et les règles du jeu démocratique». Abdelaziz Belaïd est revenu sur les méfaits de la corruption qui a «affaibli le potentiel colossal de la société». La corruption, selon lui, a aussi «contribué à y propager et à y étendre l'avilissement, et puis elle a sapé les fondements de nos valeurs et de nos mœurs». «Nous sommes convaincus que la lutte contre la corruption ne se fait pas à travers les discours politiques ni par les bons sentiments, mais par la stricte application des différentes lois qui ont été édictées il y a déjà dix ans», a souligné Abdelaziz Belaïd qui se prépare d'ores et déjà pour la présidentielle de 2019, lui qui a réussi à arriver en troisième position lors de celle de 2014. Il a affirmé que son parti œuvre à favoriser et à encourager «une impartialité soutenue, un optimisme raisonnable avec toutes les parties prenantes du processus démocratique». Il estime que «seule la Constitution algérienne peut être la garante des lois, elle est notre unique référence». «Bien que nous ayons émis quelques réserves la concernant, nous n'avons eu de cesse de militer sous sa tutelle», a-t-il relevé, appelant ceux qui l'ont réformée à «montrer l'exemple en respectant les principes et les lois sacrées de la République». Abdelaziz Belaïd a considéré que l'élection approche et «ce sera un rendez-vous important et décisif pour l'avenir de notre chère Algérie». «Ce tournant historique exige de nos militants d'intensifier le travail de conscientisation, d'expliquer notre trajectoire politique et d'afficher le contenu de notre programme économique et social.»