L'Espagne est en deuil. Une voix parmi les plus belles vient de s'éteindre : «La Superba», Montserrat Caballé, est décédée samedi 6 octobre à Barcelone, où elle était hospitalisée depuis mi-septembre pour un problème de vésicule . C'est une grande page de l'opéra qui se tourne, laissant le souvenir d'un souffle et d'une délicatesse au service du répertoire bel canto italien (mais aussi français) à travers le monde. Un timbre si puissant qu'elle a fait entendre lors d'une carrière internationale prestigieuse d'un demi-siècle. Née le 12 avril 1933 à Barcelone dans une famille modeste, Maria de Montserrat Viviana Concepción Caballé i Folc a étudié au conservatoire du Liceu avant de débuter à l'Opéra de Bâle en 1956, dans La Bohème de Giacomo Puccini. La Catalane, dont l'art du «pianissimo» était légendaire comme sa puissance vocale, chantait aussi bien Rossini, Bellini ou Donizetti que Mozart ou Dvorak. Elle avait rejoint définitivement l'Opéra de Barcelone en 1962, début d'une longue histoire d'amour entre la cantatrice et son public. Elle avait enchaîné ensuite plusieurs tours du monde à succès et triomphé notamment en 1972 à La Scala de Milan, dans Norma de Bellini. Caballé avait également marqué les esprits en rompant les traditions en enregistrant un album avec le leader de Queen, Freddie Mercury. C'est à ses côtés qu'elle chantera l'hymne des Jeux olympiques de Barcelone en 1992. Ces dernières années, elle se battait contre des soucis de santé et le fisc. Retirée depuis plusieurs q en raison de problèmes de santé, la diva, qui avait déjà été victime d'un accident vasculaire cérébral, s'était faite discrète et s'était éloignée de la scène. Elle était hospitalisée depuis mi-septembre à l'hôpital de Sant Pau, à cause d'un problème de vésicule. Elle s'est éteinte à l'âge de 85 ans, laissant surtout le souvenir d'une voix unique, d'une légende de la scène de l'Opéra. Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, s'est dit attristé par cette nouvelle et a salué sur son compte Twitter une «grande ambassadrice de notre pays, une soprano reconnue internationalement». «Montserrat Caballé, sa voix et sa douceur resteront toujours avec nous», a-t-il ajouté. Tandis que la monarchie espagnole déplorait la perte d'une «grande dame de l'opéra, légende de la culture universelle, meilleure parmi les meilleurs, capable d'ouvrir de nouveaux espaces de création avec les plus grands».