Lors d'une réunion tenue jeudi dernier à la Maison de jeunes d'Ighzer Amokrane, M. Beldjoudi, président de l'APC d'Ouzellaguen, a informé les habitants des cités de recasement qui ont répondu à son appel que sa municipalité « vient de bénéficier pour l'année en cours de 606 logements dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire ». S'adressant particulièrement à ceux qui ne voudraient pas libérer leurs habitations en contrepartie de leur recasement dans des logements érigés dans la localité de Helouane, il ajoutera que « nous avons besoin de votre participation pour la réalisation de ce programme qui vous est spécialement destiné en libérant le terrain devant servir d'assiette pour la concrétisation de ce projet ». M. Brachene, chef de la daïra d'Ifri-Ouzellaguen, présent également à la rencontre, estimera pour sa part que « ces cités de recasement, vestiges du colonialisme, constituent un point noir et pour la commune et pour la nation. Nous avons l'opportunité d'écrire une nouvelle page en proposant pour tous leurs habitants un logement décent ». Les sites d'habitation précaire constitués par les cités Si Nacer, Si Lakhdar, et Ex-Camp ont été, en effet, construits en 1958 dans le cadre du Plan de Constantine initié par le général De Gaulle. Les habitants du douar d'Ouzellaguen s'y sont réfugiés, faut-il le préciser, après que l'aviation coloniale eut détruit leurs villages lors de « l'opération Jumelles », en guise de représailles contre la tenue du congrès de la Soummam dans la contrée. La formule du logement évolutif a certes permis, en 1997, à la partie basse de la cité Si Nacer l'implantation de 106 unités, mais les 611 ménages vivant dans quelque 390 masures restantes n'arrivent plus à s'entendre sur le type de logement à solliciter. « Une partie des résidants continue de revendiquer cette même formule de logements évolutifs qui, malheureusement, n'est plus en vigueur », fait remarquer l'un des présents dans la salle. Ce serait peut-être l'une des explications à la faible affluence qu'enregistre une réunion qui intéresse au plus haut point les résidants de ces bidonvilles. Le président de l'APC est tenu, selon ses dires, de répondre expressément aux services de la wilaya de la faisabilité du projet sans quoi sa municipalité perdrait une bonne occasion qui ne se représenterait probablement pas de sitôt, comme ce fut le cas en 2004. La commune d'Ouzellaguen avait bénéficié, pour rappel, d'un projet de construction de 300 logements sociaux participatifs avec prise en charge des frais incombant aux bénéficiaires par le ministère de la Solidarité nationale qui lui a été finalement retiré pour n'avoir pas été concrétisé dans les délais. Pour éviter de rééditer le même scénario, le président de l'APC n'a pas manqué d'inviter les habitants de ces cités de recasement « à s'organiser et ne pas écouter ceux qui essaient de bloquer ce projet » pour des raisons inavouées. « Ceux qui veulent partir n'ont qu'à proposer leurs noms pour nous permettre de dresser un procès verbal de choix de terrain et engager les travaux », ajoutera encore l'orateur. La promesse d'affecter à la commune d'Ouzellaguen des programmes de réalisation de logements faite aux élus locaux par le wali de Béjaïa, lors de son passage en octobre dernier, à condition de dégager des terrains d'assiette, vient donc d'être tenue. Reste à savoir si les concernés, autorités locales et habitants de ces cités dites sinistrées, pourront trouver un terrain d'entente.