La dégradation de l'environnement dans la commune d'Akbou a atteint un seuil critique susceptible de mettre en danger la santé de la population. Ce qui illustre le mieux le peu de cas qu'on fait de l'écologie, c'est le nombre surréaliste de sablières que compte la commune. En effet, plus d'une demi-douzaine de sablières jalonnent les lits des oueds Sahel et Soummam sur le tracé relevant de la commune d'Akbou. D'énormes quantités d'eau sont utilisées pour le lavage du sable alors que la problématique de l'eau se pose à l'échelle planétaire. La destruction de la faune et de la flore, la fragilisation de la nappe phréatique, le grignotage d'espaces qui auraient pu servir à l'agriculture, donc au développement durable, sont quelques-uns des effets néfastes de l'extraction débridée du sable. Les rejets de l'industrie, des stations de lavage graissage, les huileries, les eaux usées… se déversent sans traitement dans l'oued à côté des décharges sauvages. En somme, le lit de l'oued Soummam est le réceptacle de toutes sortes de détritus qu'on puisse imaginer. Le piteux état du réseau AEP, datant de l'époque coloniale, partiellement en amiante-ciment, est à l'origine des fuites d'eau, des éclatements récurrents en divers endroits des conduites. En temps pluvieux, l'eau qui s'écoule dans les robinets devient boueuse et douteuse. A cela s'ajoute le fait que les conduites des eaux usées sont trop rapprochées des conduites AEP, d'où les risques d'interférence et de contamination. D'ailleurs, il convient de noter dans ce contexte qu'en 2005, il a été enregistré 668 cas de gastro-entérite aigüe à Akbou. Ces atteintes à l'environnement qui peuvent affecter la santé publique sont exacerbées par l'impuissance des pouvoirs publics et l'incivisme des citoyens, relève-t-on. Aussi, les autorités sont-elles interpellées pour réagir à temps en vue d'éviter le désastre écologique annoncé.