De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur A Tlemcen, comme partout en Algérie, et dans le monde, la problématique de la sauvegarde de l'environnement est devenue une préoccupation majeure pour l'homme qui, de plus, est le premier responsable de la dégradation et la destruction de son environnement par des actions anthropiques (rejet de déchets urbains, agricoles, industriels...) causant parfois d'énormes préjudices irréparables et intolérables. La préoccupation environnementale est passée en quelques siècles du monde de l'art et de l'émotion esthétique à celui des préoccupations scientifiques et citoyennes, et des tactiques et stratégies politiques, locales et mondiales. La préoccupation environnementale était locale et régionale au XIXe siècle et au début du XXe (parcs nationaux, réserves). Elle est devenue mondiale, incluant le changement climatique, avec l'émergence de l'idée d'un environnement mondial «bien commun» ou «bien public» fortement validée au sommet de la Terre à Rio en juin 1992. De nombreux traités de protection de l'environnement ont, depuis, été signés sous l'égide de l'ONU ou d'autorités plus régionales, mais n'ont, à ce jour, que freiné et réorienté la dégradation croissante de l'environnement biophysique et humain planétaire. L'idée d'une dégradation de l'environnement dans lequel vivent les hommes sur terre est devenue largement majoritaire à la fin du XXe siècle. Plus qu'une idée, les faits démontrent que la dégradation de l'environnement biophysique et humain est imputable à l'activité humaine. La prise de conscience mondiale n'eut donc lieu qu'à la fin du XXe siècle. Dès lors, les dégradations de l'environnement constituèrent une préoccupation majeure pour les scientifiques et les industriels de la région. Dans ce sillage et dans la région de Tlemcen, le débat a souvent porté sur le devenir d'une ville capable de se maintenir dans le temps, de garder une identité, un sens collectif, un dynamisme à long terme. Pour se projeter dans l'avenir, la ville a besoin a besoin de tout son passé, d'une distance critique par rapport au présent, de sa mémoire, de son patrimoine, de sa diversité culturelle intrinsèque et de projets multidimensionnels. En effet la ville durable doit pouvoir offrir une qualité de vie en tous lieux et des différentiels moins forts entre les cadres de vie. A Tlemcen, l'état de l'environnement est dégradé. Une évidence s'impose, à l'heure où tout le monde ignore l'écologie comme étant la condition de toute action politique. A Tlemcen, tout un chacun est responsable vis-à-vis des générations futures. Responsable, parce que chacun est dans l'obligation de corriger les erreurs des générations précédentes. Si bon nombre d'observateurs avancent cette phrase «ensemble, sauvons ce qui reste à sauver», il est temps d'interdire l'irrigation à partir des eaux usées, de contrôler le rejets des stations de lavage qui déversent des produits toxiques dans les oueds, d'installer des stations d'épuration pour protéger les barrages, De jeter les ordures là où c'est indiqué, etc. De dire qu'au niveau du territoire de la wilaya de Tlemcen, le civisme fait défaut, au point que le décor des décharges sauvages offre un paysage désolant, comme si nous vivions dans un pays sous-développé. Même la steppe a été ravagée par les défrichements, facteurs qui encouragent l'avancée du désert. La dégradation de l'environnement met en péril notre santé. L'homme en est la cause principale. Pourtant, plusieurs politiques ont été menées pour la prise en charge des déchets ménagers, la protection et valorisation du littoral, la dépollution du bassin versant de Hammam Boughrara, le contrôle des déchets spéciaux, etc . Cela dit, les études pour la concrétisation du Progdem sont achevées ou engagées au niveau des quatre principaux espaces urbano-industriels les plus pertinents regroupant 16 communes, qui représentent plus de 60% des ménages de la collectivité territoriale. «Avec l'intégration récente de six autres communes de la région des Hauts Plateaux et l'inscription de deux autres au niveau du littoral, ce sont donc 24 collectivités locales sur un total de 53 communes qui émargent au Progdem, selon un ordre de priorité qui reflètent leur importance soit 73%», a-t-on indiqué, tout en précisant que le schéma directeur de gestion des déchets ménagers et assimilés sont achevés dans seize communes constituées en quatre groupements urbains qui sont Tlemcen, Maghnia, Ghazaouet et Remchi. S'étendant sur une superficie de 25 ha, les réserves foncières d'enfouissement du CET de Chetouane, permettront, à l'horizon 2022, la prise en charge d'un volume de déchets dépassant 1,5 million de tonnes. Parlant de la protection et de la valorisation du littoral, cette frange d'un linéaire de 73 km de façade maritime compte huit communes qui attirent toutes sortes d'activités génerant des rejets industriels non appropriés et multipliant les risques d'une urbanisation anarchique, l'amenuisement des espaces naturels et agricoles et surtout les méfaits de l'érosion hydrique. Dans ce sillage, on s'efforce de mettre progressivement en application de la loi 02-02 de février 2002 relative à la protection de l'environnement durable des zones côtières et ce, grâce aux procédures que lui confère la loi. A cet effet, une commission est chargée de gérer les préoccupations de cette loi portant sur la protection du littoral avec notamment le reboisement de 200 ha, la construction d'ouvrages de correction torrentielle de 5 000 m3, etc. Cependant, en ce qui concerne le barrage de Hammam Boughrara, dont la pollution est véhiculée par l'oued Tafna, qui se trouve être un déversoir des eaux usées des localités de Sidi Medjahed et de Bouhlou (plus de 18 000 habitants), il est à noter que des analyses bactériologiques des eaux se font régulièrement dans l'attente de la réalisation de deux stations de lagunage. Ce programme d'action consiste également en l'amélioration des valeurs de rejet dans l'oued Ouerdeffou de la station d'épuration pour le traitement des eaux du bâti raccordé au réseau d'assainissement de la ville de Maghnia. Par ailleurs, ce programme englobe aussi l'action de la station de neutralisation et de recyclage des eaux acides du complexe de bentonite et de terre colorante de l'ENOF de Maghnia et d'autres entreprises situées à Oujda. Un vaste programme est en cours pour sauver le barrage. Ce qui entrave la situation, c'est le problème de la désertification dans les zones steppiques qui s'étendent sur plus de 260 000 ha. Ce patrimoine est menacé par le défrichement et les actes de labours illicites ainsi que l'accaparement des terres de parcours. L'environnement dans la wilaya de Tlemcen connaîtra toujours des dégradations qui mettront dans une situation peu envieuse l'être humain, cela, tant que le civisme fera défaut. A l'heure où les changements climatiques sont d'actualité, il est grand temps que chaque citoyen passe à l'action, car la planète est en danger : extinction des espèces, pollution, effet de serre, destruction de la couche d'ozone sont le résultat de nos consommations et modes de vie irréfléchis et immodérés. Aujourd'hui, la nature et notre milieu ont besoin d'un sérieux coup de main, en pensant à l'avenir et à ceux qui viendront après nous. Dans un autre volet, si le comité de quartier agit chaque jour dans le but de préserver l'environnement et d'améliorer le cadre de vie des habitants, la conjugaison des efforts de celui-ci et des associations, dans la mesure du possible, fera que les objectifs seront atteints. Ce sont là les propos de toutes les personnes interrogées sur le volet lié à l'environnement. Celles-ci évoquent le civisme alors que sur le terrain la réalité est amère et que l'action des habitants est nulle, car on assiste à des actes de vandalisme, des ordures jetées à même le sol. Côté manifestations, pour célébrer la Journée mondiale de l'environnement, un programme a été élaboré, comme chaque année, mais reste sans suivi.