Le laboratoire d'hygiène de référence de la wilaya de Blida contrôle périodiquement la qualité des eaux et des aliments des 25 communes que compte cette wilaya. Créé en 1978, il a son siège depuis 1987 à côté de l'hôpital Ferroudja. Avant 1997, il assurait même des analyses relatives à la biochimie, l'hématologie, la sérologie, la microbiologie et autres. Ce laboratoire dépendait au départ des services de la wilaya puis du secteur sanitaire de Blida avant qu'il ne soit rattaché à l'Etablissement public de santé de proximité de Ouled Yaïch (EPSP) depuis une année. Ce changement demeure toutefois paradoxal puisqu'au lieu de rattacher ce laboratoire — d'une grande utilité publique — à une structure à vocation wilayale ou carrément le transformer en un établissement autonome avec plus de moyens humains et matériels vu son utilité pour la santé publique, une décision est venue pour le rattacher à l'EPSP de Ouled Yaïch. Ce dernier fonctionne déjà avec des moyens limités, en prenant en charge « médicalement » les citoyens habitants les localités de Chréa, Blida, Ouled Yaïch, Beni Mered et Bouarfa. A travers ses nombreux centres de santé et ses polycliniques, il assume une lourde mission, celle de s'occuper, entre autres, de la santé de la mère et de l'enfant, de la santé scolaire, de la prévention contre les maladies graves comme la rage et la tuberculose… Comment cette lourde tâche peut-elle être prise en charge, en plus de celle concernant le laboratoire d'hygiène, d'une wilaya aussi importante que Blida ? Et dire que ce laboratoire contrôle entre autres la qualité des aliments et de l'eau provenant de nombreuses casernes militaires de la wilaya, de la cantine de l'école de police et de celle de l'université de Soumaâ, des sept cités universitaires que compte la wilaya de Blida, mais aussi les échantillons provenant des bureaux d'hygiène, des écoles ainsi que des piscines pour ce qui est de l'eau de baignade. « Nous recevons chaque mois des plats témoins émanant des organismes et institutions nationales pour les analyses d'échantillons. Nous faisons aussi des analyses de parasitologie des selles des cuisiniers pour savoir s'ils sont en bonne santé ou pas, et ce pour éviter les cas d'intoxication », nous dira M. H'mida, chef de service du laboratoire en question et qui a une expérience au sein de cette structure de plus de 30 ans. Notre interlocuteur nous fera savoir que la pratique de ces analyses se fait régulièrement pour éviter le déclenchement d'épidémies graves comme le choléra, la typhoïde, la salmonelle…« Même les grandes entreprises spécialisées dans l'agroalimentaire passent par ce laboratoire pour pouvoir ‘‘certifier'' et vendre leurs produits. Des post-gradués préparant leur magistère ou leur doctorat viennent aussi souvent chez nous dans le cadre de leurs recherches », ajoutera-t-il. En 2008, 386 prélèvements ont été analysés par le laboratoire en question. Une partie de ces prélèvements touchent le contrôle de qualité (agroalimentaire) et 827 autres prélèvements concernent la bactériologie de l'eau. Heureusement que durant cette année, on n'a pas comptabilisé de graves intoxications et d'épidémies, contrairement aux intoxications des étudiants de l'université en 2007, des cas de typhoïde et de choléra recensés à Bougara en 2006 ou encore la salmonelle en 1998. Manquant de biologistes et d'un statut bien défini, ce laboratoire est implanté pourtant dans une région connue pour ses eaux et sa vocation agroalimentaire. Prochainement, le laboratoire en question aura aussi la prérogative de mener des analyses physico-chimiques de l'eau pour pouvoir la classifier et savoir si elle est minérale ou pas, à titre d'exemple. Dernièrement, ce laboratoire a connu une opération de « lifting » au niveau de son entrée principale. Il mérite toutefois plus d'attention puisque c'est la santé de plus d'un million de citoyens qui en dépend.