Définies comme étant des titres de créance à rendement garanti, les obligations constituent, en effet, une formule d'épargne à la fois rentable et sûre. A l'inverse des titres de capital, en l'occurrence les actions des sociétés cotées en bourse, les obligations sont assorties d'un taux de rémunération dont le montant est fixé au départ même de la souscription. La rémunération sur les actions cotées, quant à elle, est souvent sujette à des fluctuations, qui peuvent même induire des moins-values sur les placements effectués. En effet, le cours des actions cotées de même que le montant des dividendes à en tirer, peuvent varier à la fois en fonction des résultats financiers de l'entreprise émettrice et au gré de l'offre et de la demande sur le marché boursier. A contrario, les titres obligataires offrent la garantie d'accéder, durant la période de l'emprunt, au versement d'un intérêt annuel, sans aucun risque de moins-values (pertes). Au niveau du marché financier domestique, convient-il de rappeler, la première opération d'émission d'obligations à l'adresse du grand public a été effectuée en 1998 par le groupe Sonatrach. Assorti d'un taux d'intérêt de 13%, ce premier emprunt obligataire avait alors suscité un engouement dépassant toute attente auprès des épargnants. Suivra , il y a moins d'une année, une série de nouveaux emprunts obligataires lancés, respectivement, par la Société de refinancement hypothécaire (SRH), le groupe Sonatrach et la compagnie Air Algérie. L'emprunt d'Air Algérie Hormis cette dernière qui a ouvert une tranche de son emprunt obligataire à un large public, les deux autres entreprises ont opté exclusivement en faveur d'une émission de titres sur le marché de gré à gré, où la souscription s'effectue à travers des séances d'adjudications ouvertes aux seuls épargnants institutionnels que sont les établissements financiers et les compagnies d'assurance. En lançant de telles opérations, les entreprises viennent ainsi collecter de l'argent frais sur le marché obligataire afin d'assurer le financement de leurs investissements. Il en est ainsi de l'emprunt obligataire lancé par Air Algérie afin de lever les fonds nécessaires au renouvellement de sa flotte aérienne. D'un encours global de l'ordre de 25 milliards de dinars, cet emprunt est ouvert à hauteur de 10 milliards de dinars au commun des particuliers, tandis que la partie restante devra profiter aux épargnants institutionnels. Selon le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), M. Sadmi, «si les particuliers absorbent tous les titres d'obligations proposés actuellement à la souscription, il y aura une autre tranche de l'emprunt qui sera encore ouverte au public, et le déroulement de l'opération se poursuivra sur ce même principe jusqu'à la collecte du montant de près de 25 milliards de dinars qui représente l'encours de l'emprunt d'Air Algérie». D'une durée de 6 ans, les obligations d'Air Algérie sont remboursables à échéance de 2010. Ouverte jusqu'au 9 décembre, la souscription peut s'effectuer au niveau de l'ensemble du réseau bancaire pour un montant minimal de 50 000 DA, correspondant à cinq coupures d'obligation de 10 000 DA chacune. Sur les six années de l'emprunt, les souscripteurs accéderont à une rémunération payable annuellement, sur la base d'un taux d'intérêt progressif évoluant tous les deux ans. Ce taux passera ainsi graduellement de 3,75% à 4,5%, puis à 6% pour les deux dernières années de l'emprunt. En guise de garanties, nous précise le président de la Cosob, «l'émetteur des obligations justifie d'emblée d'un compte bancaire à travers lequel est assuré le versement des intérêts aux souscripteurs». Dans le cas des obligations d'Air Algérie, indique-t-il, «les ressources devant servir au payement des intérêts proviennent directement de la subvention allouée par l'Etat à cette compagnie au titre du service public qu'elle assure». «Au demeurant, soulignera M. Sadmi, le remboursement à échéance des obligations souscrites est garanti dès le départ, et ce dès lors que les avions que compte acquérir Air Algérie doivent faire l'objet d'une hypothèque au profit de la masse des souscripteur.» Ces derniers, ajoutera notre interlocuteurs, ont également la possibilité de s'adresser à tout moment aux banques pour revendre, s'ils le souhaitent, les obligations qu'elles détiennent. En définitive, soutiendra ainsi le président de la Cosob, les emprunts obligataires ne peuvent être lancés sans qu'ils soient accompagnés des garanties nécessaires pour préserver la crédibilité du marché et les intérêts des épargnants.