Dans un exposé fait sur la stratégie que comptent adopter les pouvoirs publics en la matière, M. Hasni a beaucoup insisté sur l'immense potentiel dont dispose le pays grâce à l'importance de l'ensoleillement et à l'espace qui permet l'installation du champ solaire. Selon des statistiques révélées par le conférencier, l'Algérie est le pays qui offre le plus grand potentiel en énergie solaire et le dixième du Sahara peut alimenter l'Europe entière. La vision de la promotion des énergies renouvelables dépasse forcément le cadre national dans la mesure où pour assurer une durabilité à la démarche, il a été choisi de positionner les énergies renouvelables sur un marché, selon M. Hasni. Evoquant les perspectives du marché mondial de l'énergie d'ici à 2050, le conférencier indiquera que si les énergies renouvelables ne représentent que 0,5 milliard de TEP actuellement, leur part d'ici à 2050 sera multipliée par 8 avec 4,1 milliards de TEP. Ce qui fait d'elles une réelle alternative en matière d'énergie en dehors des considérations environnementales. Cela permettrait à l'Algérie de se placer sérieusement dans ce créneau en envisageant d'exporter vers l'Europe de l'électricité produite à partir de l'énergie solaire. Pour citer un exemple des pays qui se placent dans cette perspective, il y a l'Italie qui prévoit d'importer 2% de sa consommation en énergie renouvelable. Ce qui permet de concrétiser le projet de câble électrique sous-marin Algérie-Italie. Avec l'augmentation des prix du pétrole et du gaz qui a pris un caractère structurel sur le marché, l'électricité produite à partir du solaire pourrait devenir attractive sur les marchés. La technologie qui a été choisie en Algérie est celle du thermique avec le procédé des miroirs géants paraboliques. Elle est trois fois moins chère et c'est la seule qui permet de monter en puissance, selon M. Hasni. Elle a aussi l'avantage de permettre l'utilisation du gaz en hybride. Un autre marché porteur est celui de l'Allemagne qui prévoit d'ici à 2020 d'importer 12 000 MW en énergies renouvelables. Actuellement, l'Allemagne produit déjà 12 000 MW en éolien. Concernant les premiers projets pour concrétiser cette stratégie, M. Hasni citera celui de la centrale électrique hybride gaz – solaire de Hassi R'mel de 150 MW et le projet de ferme éolienne à Tindouf de 10 MW. Les pouvoirs publics prévoient aussi de créer un institut du solaire qui permettra de former des techniciens et des ingénieurs spécialisés. L'appel d'offres pour réaliser la centrale de Hassi R'mel sera lancé au mois de janvier et le coût du projet devrait tourner autour de 150 millions de dollars. La Banque européenne d'investissement (BEI), la Banque mondiale et une dizaine de compagnies ont déjà manifesté leur intérêt. Les travaux de réalisation de la centrale, qui sera à gaz pour 130 MW et à 25 MW pour le champ solaire, doivent démarrer en septembre 2005 pour s'achever en septembre 2007. L'appel d'offres pour le projet éolien sera lancé durant le premier trimestre 2005. L'investissement envisagé est situé entre 10 et 13 millions d'euros. Actuellement, NEAL est en train de négocier la signature d'un contrat pour vendre à l'organisme allemand GTZ les droits d'émission du CO2, relatifs au projet éolien, selon M. Hasni.