Depuis quelques années, les pouvoirs publics en Algérie, se sont rendu compte de la nécessité de valoriser l'énergie renouvelable et d'en faire une source complémentaire aux côtés des hydrocarbures. Les ressources pétrolières et gazières du pays ne vont pas durer éternellement et si elles sont, pour le moment, la principale ressource financière du pays, à long terme, l'Algérie devra faire appel à des sources d'énergie de substitution. Longtemps considéré à la traîne en la matière, les pouvoirs publics ont décidés, par le biais du ministère de l'Energie et des Mines, de prendre le taureau par les cornes en mettant en place un ambitieux programme à même de permettre à l'Algérie de rattraper le retard accusé dans le domaine. C'est dans cette optique que la société Nouvelle Energie Algérie (New Energy Algeria - NEAL), qui a pour actionnaires deux entreprises publiques (Sonatrach et Sonelgaz avec 45% chacune) et une société privée (SIM avec 10% des parts), a été créée en qualité d'agence algérienne des énergies renouvelables, afin de développer des projets dans le domaine des énergies renouvelables sur l'ensemble du territoire national. De plus, un dispositif législatif a été adopté afin de promouvoir le recours aux sources d'énergies renouvelables. La loi de 2002 relative à l'électricité et ses différents amendements, accorde des mesures fiscales incitatives aux producteurs d'électricité produite à partir de sources renouvelables. Il convient de rappeler que le recours à ces énergies renouvelables est très faible dans le bilan énergétique national, soit 0,02% de la consommation nationale d'électricité moins de 5 GWh ; cependant. L'objectif du secteur est de ramener ce taux à 6 % d'ici 2015, d'autant, plus que le potentiel existant notamment le solaire, est le plus important de tout le Bassin méditerranéen. Ce potentiel est estimé à 169 440 Twh/an soit cinq mille fois la consommation algérienne en électricité et 60 fois la consommation de l'Europe des 15 (3 000 Twh/an). Avec un portefeuille de projets consistant NEAL compte, avec l'implication des différents acteurs intervenants dans le domaine des énergies renouvelables en Algérie, relever le défi. En effet, il y a d'importants programmes planifiés dans les villes de Béchar, Adrar, Tindouf et Timimoun. Ces programmes englobent un volume d'investissement chiffré à 2,9 milliards de dollars. L'un des projets-phares de ce programme est sans conteste celui de la centrale hybride solaire-gaz de Hassi R'Mel dont le package contractuel a été signé samedi, donnant ainsi le top pour le lancement du premier projet hybride au monde. Evalué à 150 millions de dollars, le projet est un cycle combiné gaz de 130 MW environ, un champ solaire de concentrateurs solaires de puissance (CSP) du type "parabolic trough" de 30 MW environ avec l'obligation de respecter un ratio de production d'électricité à partir du champ solaire sur la production totale d'électricité supérieure à 5%. La capacité totale nette installée est d'environ 150MW. Le programme de NEAL porte également sur la réalisation de trois autres centrales hybrides de 400 MW chacune à El Meghaïr (30 MW solaire), Naâma (75 MW solaire) et Hassi R'mel (75 MW en solaire) et 4 centrales éoliennes de 10 MW chacune dans le sud du pays. Le premier projet d'une centrale éolienne à Tindouf d'une capacité de 10 MW (dont 6 en éolienne et 4 en diesel) fait l'objet d'un appel d'offres.