L'association pour le Développement de l'oléiculture et des industries oléicoles (ADOIO) a organisé, du 15 au 18 février derniers, la 12e édition de la fête de l'olive et des produits du terroir à la salle des délibérations de l'APC d'Akbou. Une occasion pour les professionnels et les producteurs de se rencontrer et d'échanger les points de vue sur la situation de l'activité dans la wilaya de Béjaïa. « L'exiguïté des lieux accueillant la manifestation a contraint, cette année encore, quelques-uns des 57 exposants invités à rater l'évènement faute de place. L'absence d'une grande salle dans la ville pourrait être à l'origine de la délocalisation de la prochaine édition vers le chef-lieu de wilaya », nous dira Iskounen Md Arezki, président de l'association organisatrice. Ceux qui ont eu, par contre, la chance d'être de la fête ont généreusement achalandé leurs stands d'exposition de différentes variétés d'olives, du précieux jus conditionné de ces fruits aux mille vertus, de figues sèches appétissantes, de miel pur et autres dérivés des produits du terroir. Au-delà de l'ambiance festive, les préoccupations des oléiculteurs restent au fil des années pratiquement les mêmes. « Ceux qui ont vu leurs oliveraies dévastées par le feu ou par la neige, notamment à Beni Maouche et Toudja, n'ont pas été indemnisés », déplore notre interlocuteur. « Nous demanderons aux autorités un plan spécial d'aide au reboisement des 380 hectares partis en fumée », préconisera-t-il. L'autre objectif souhaité par M. Iskounen consiste en le réaménagement de la structure de l'huilerie étatique d'Akbou, en voie de dissolution, en centre de conditionnement d'huile d'olive. En parallèle à cette exposition, des communications traitant de la qualité de l'huile d'olive et des sous-produits de l'oléiculture ont été animées par des cadres des services agricoles de la wilaya de Béjaïa. Les statistiques de ces derniers annoncent pour cette saison une production abondante d'huile d'olive estimée à 176 710 hectolitres alors qu'elle n'était que de 75 724 hectolitres lors de la saison 2007/2008. Les 431 huileries recensées, dont 74 modernes, tournent donc à plein régime au grand bonheur des oléifacteurs et des consommateurs d'une denrée devenue inaccessible. Malgré la récolte généreuse de cette année, les prix de cession restent en effet élevés (entre 300 et 400 DA le litre) selon les consommateurs, tandis que les producteurs soutiennent qu'ils gagnent à peine de quoi rentrer dans leurs frais. Aussi, la problématique d'un plan national de soutien à la filière est elle une nouvelle fois remise sur le tapis.