Pour les uns, elle offre l'occasion d'un geste tendre et d'une belle déclaration d'amour. Pour les autres, c'est une bonne garniture de billets de banque qui tombe du ciel. On trouvera cette fête mièvre, ringarde ou bien délicieuse, gentille, kitsch, in et sympathique. Quoi qu'on en pense, force est de constater son succès croissant chez nous, depuis quelques années. L'amour fait vendre : c'est ainsi que les fleuristes furent les premiers à recycler l'antique fête chrétienne. Ils furent rejoints par une grande partie des autres corporations commerciales, des bijoutiers aux chocolatiers, en passant par les restaurateurs et les revendeurs de babioles. Les magazines féminins ainsi que de nombreux sites Web marquent également le fait à travers des idées-cadeaux et des déclarations d'amour, avec plein de petits cœurs comme illustration. Coup de marketing, oui, mais pour une fois on applaudit : fêter l'amour est la meilleure façon de lutter contre tous les maux, y compris l'extrémisme. Certains «lovers» choisissent de marquer cette date ne serait-ce que pour avoir une occasion supplémentaire de se voir. C'est beau l'amour ! D'autres font l'impasse en invoquant une excuse tout ce qu'il y a de plus romantique : «Quand on aime, c'est toute l'année ; idem pour les cadeaux et les mots tendres.» Bien dit. Parce qu'en fait, ce sont ceux qui en parlent le plus qui en font le moins ! Mais, au fait, quelle est l'origine de la Saint-Valentin ? Pour y répondre, il a fallu potasser de nombreux ouvrages et jeter un œil sur le Web. Résultat : les origines de cette fête semblent assez mal connues. Plusieurs saints, nommés Valentin, se disputent l'honneur d'être le patron des amoureux. Parmi eux, un prêtre chrétien, mort vers 270, qui semble le plus à même de «protéger» les couples. Il s'agit d'un prêtre qui s'attira les foudres de l'empereur romain Claude II, parce qu'il bénissait l'union des couples en secret. L'empereur avait interdit les célébrations de mariage, considérant que le métier de soldat n'était pas compatible avec le mariage. L'empereur décida d'y mettre un terme de façon sanglante. C'est ainsi qu'un certain 14 février, entre 268 et 273 après Jésus-Christ, Valentin fut décapité après avoir été emprisonné. Alors qu'il attendait son châtiment, il fit la connaissance de la fille du gardien de prison qui lui était assigné. Cette dernière était aveugle. Valentin se lia d'amitié avec cette fille et lui redonna la vue. Et juste avant d'être martyrisé, il lui offrit des feuilles rappelant la forme d'un cœur et il signa : «De ton Valentin.» Afin d'honorer son sacrifice pour l'amour, Valentin a été canonisé. Deux siècles après sa mort, en Europe chrétienne subsistaient toujours certains rites païens, dont la fête des Lupercales qui avait lieu le 15 février, souvenir de l'époque romaine. Cette fête était l'occasion de célébrer des rites de fécondité. Et à défaut de faire oublier cette fête, le pape intervint dans cette pratique et l'Eglise la christianisa en l'associant à Saint-Valentin, devenu ainsi le protecteur des couples. Il fallut attendre encore 1496 pour que Saint-Valentin devienne officiellement saint patron des amoureux, sur ordre du pape Alexandre VI.