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De la dégradation de l'image à la perte de légitimité
Publié dans El Watan le 05 - 04 - 2005

La couche supérieure de la bureaucratie se trouve installée dans une guerre de tranchées permanente où les considérations professionnelles n'occupent plus qu'une place secondaire. Chaque protagoniste emploie son attention à surveiller l'évolution du rapport de force entre les différents réseaux de pouvoir ainsi que l'évolution de son propre rang à l'intérieur du réseau de clientèle dont il dépend. Chacun sait que son sort est commandé par un continuel jeu de bascule, téléguidé par la main visible (nous affectionnons la transparence) des maîtres du jeu du moment, qui n'est pas celle de la providence, encore moins celle des mécanismes du marché prétendument automatiques où s'exerce la stratégie d'élites managériales. Tant que les événements se développent favorablement pour lui, il peut espérer grimper, dans l'hypothèse inverse, son ascension est bloquée durablement ou de façon provisoire, et il est alors orienté vers une voie de garage. Dans le jargon bureaucratique, les «tombés» en disgrâce sont refoulés vers ce que l'on appelle le «frigo». Chaque administration ou entreprise possède ainsi sa chambre froide et ses éléments congelés, des hommes dont l'énergie productive est stérilisée avant terme et qui sont entretenus par le contribuable strictement pour ne rien faire. C'est là qu'il faut chercher les raisons profondes du déficit chronique de nos administrations et accessoirement de nos entreprises. Celles-ci ne sont pas rentables parce qu'elles sont organisées dans les faits pour poursuivre d'autres buts que la rentabilité. Sans faire la genèse de la rentabilité et de son insuffisance, ni l'autonomie de décision et son absence, il reste à s'intéresser à la sanction (individuelle ou collective) du système bureaucratique. La sanction individuelle tant positive (la récompense d'un mérite) que négative (la punition de la faute) est quasiment inexistante. Si la promotion peu se faire un peut plus rapidement au «choix», elle se fait inéluctablement à l'ancienneté quand ce ne serait pas à la suite d'une faute ou d'une disgrâce : mutation assortie d'une promotion. Quant à la sanction individuelle négative qui résultait d'une faute, les usages et le syndicat aidant de telle manière qu'elle est aussi inexistante que la sanction positive. Tout se passe comme si une complicité tacite était instaurée entre chefs et subordonnés. Personne ne voit rien et ne sait rien de personne. Quant à la sanction collective (positive ou négative), on aura compris qu'il ne serait en être question.
A partir de là, le nivellement s'effectue par le bas, c'est le règne de la médiocrité. Certaines administrations et entreprises performantes (il en existe malgré tout) ne parviennent pas à se constituer en modèle, elles ne parviennent pas à se transformer en locomotives et à tirer vers elles les autres administrations et entreprises retardataires. Elles doivent lutter au contraire pour ne pas se laisser entraîner à subir la loi du plus grand nombre. Et chacun est obligé de s'y plier peu ou prou pour espérer survivre. Les entrepreneurs n'ont pas de vraies compétences managériales, les ouvriers n'ont pas de vraies compétences professionnelles. En fait, personne n'est à sa place, personne ne joue le rôle qui, normalement, devrait être le sien. Nous ne sommes pas en face de patrons capitalistes et de prolétaires salariés, nous sommes en présence d'ersatz, de caricatures, de simulacres.
L'affligeant constat évoqué ci-dessus est conforté dans sa durée par le fait que l'administration sur le terrain ne bénéficie pas d'une authentique autonomie de décision. Elle se trouve, en effet, corsetée par une réglementation hypertrophiée, partout identique (l'égalité devant la loi) à laquelle se raccrochent désespérément les bureaucrates au reste fréquemment imbus de leurs pouvoirs, réfugiés dans l'anonymat et d'ailleurs placés devant l'obligation stérilisante de ne jamais se tromper. Dans leur petite tête, l'Etat qu'ils représentent ne pouvant avoir tort. Il en résulte une nature de relations toujours conflictuelles avec les administrés dénommés «assujettis» (un dérivé du terme sujet rappelant la vassalité).
Conclusion
L'absence de considération réciproque – administration/assujettis – rejaillit sur la société toute entière. Elle consolide l'image négative que les Algériens se font d'eux-mêmes, elle alimente les complexes d'infériorité et de déni de soi qu'ils traînent avec eux depuis longtemps. Elle intériorise plus profondément dans leur conscience les sentiments d'échec et d'impuissance et les conduit à envisager leur situation de retard actuelle non pas comme un moment transitoire de l'histoire mais comme une fatalité de la nature devant laquelle ils sont définitivement désarmés.


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