La galerie d'art Mohamed Temmam (55, rue Asselah Hocine) abrite actuellement l'exposition de l'artiste peintre Norredine Chegrane. Ce sont de surprenants éclats de couleurs et de signes qui accueillent le visiteur. Vacillant entre des dessins quasi naïfs et des signes berbères sensés, ses toiles, une soixantaine, explosent en contraste du fond blanc neigeux des murs de la galerie. Sobre encadrement, les peintures du disciple d'Issiakhem ont au moins cela de surprenant : les portraits et les natures mortes ne sont que des détails parce que baignés par la chaleur des couleurs de la Méditerranée et ceinturés par les signes Awchams. Talisman bleu, Vivre sa liberté, Sourire de femme, Présence, Hymne de paix, Confidence, le Baiser bleu, la Passion, l'Attente, Danseuses... sont autant de titres révélateurs. Des cris venus du plus profond d'une âme, celle de l'artiste, mais aussi, celle d'un peuple. Chegrane a intitulé son exposition : « Vibration, amour et liberté », ce pourrait tout aussi bien être un cri de joie ou un rappel à l'ordre... Celui de l'artiste, ou celui d'un peuple. L'auteur de ces toiles aux folles couleurs a la soixantaine bien entamée. Très influencé par le style d'Issiakhem et par les motifs que dessinait sa grand-mère en Kabylie, Chegrane a affiné son style au fil du temps de son passage à l'Ecole des beaux-arts d'Alger et de ses nombreuses expositions individuelles et collectives. Sa carrière d'artiste débutera avec une série de distinctions, on citera, entre autres, le 1er prix de l'affiche touristique décerné par l'Office national de tourisme, en 1970 ; la médaille d'or à l'exposition « Les peintres algériens » au Koweït, en 1971, et le prix national de peinture de la ville d'Alger, en 1973. Ses toiles feront le tour du monde, à travers de nombreuses expositions collectives : Baghdad, Dakar, Koweït, le Caire, la Havane, Moscou, Pékin, Rome, Téhéran, Genève, Tokyo, Berlin, Paris...