Il y a quelques années, le maillot de bain n'était pas indispensable à la baignade ; un simple accessoire considéré comme un luxe que beaucoup de femmes algériennes ne pouvaient pas se permettre. Une djellaba ou un short suffisait à la plupart pour nager. Aujourd'hui, le maillot de bain se généralise : plus accessible, il est porté par beaucoup de femmes qui ne songeraient pas à se baigner dans les conditions précédentes. De 1000 jusqu'à 5000 DA pour les plus travaillés, le maillot de bain est devenu presque incontournable pour «piquer une tête». Qu'il soit une ou bien deux pièces, cette année la tendance est à l'exotisme et à la sophistication. On le remarque sur nos plages et dans nos piscines, où l'on trouve des maillots de toutes sortes et hauts en couleurs. Les clientes ne cherchent plus seulement «quelque chose» à mettre pour aller dans l'eau. Les clientes cherchent aussi à être à la mode. Le maillot de bain est devenu un vêtement à part entière, devant répondre à des critères très pointus exigés par les femmes. Son esthétique et sa qualité sont primordiales. Elles ne tromperont jamais l'œil d'une cliente attentive. «Quand je cherche un maillot de bain, je me renseigne d'abord sur les dernières tendances», nous a confié une cliente en inspectant un maillot de bain deux pièces fleuri exposé à l'entrée d'un magasin. Puis elle ajoute : «Je suis très exigeante sur la qualité, je fais attention aux moindres détails.» Les maillots deux pièces sont surtout prisés dans les piscines. Ce lieu est devenu un véritable «défilé» de maillots de bain deux pièces, même pour les femmes d'un certain âge. En effet, certaines n'hésitent plus à se mettre en valeur au risque parfois de tomber dans l'exagération. Le jeu des couleurs est complètement ouvert : tons acidulés, graphismes et imprimés à fleurs sont en vogue. Quant aux formes, les bandeaux sont très à la mode. Mais rassurez-vous, le triangle se porte toujours autant. Pour le bas du maillot, les shortys ont la cote. Sur les plages, les maillots une pièce sont toujours majoritaires, bien qu'ils subissent une sévère concurrence des deux pièces. Mais cette explosion du marché des maillots de bain ne touche pas encore tout le monde. Des femmes restent en marge de cette tendance. La raison : «On ne trouve pas de maillots à moins de 1000 DA pour les locaux et pas à moins de 2000 pour les maillots d'importation», nous rapporte une commerçante. Dans les plages populaires de la capitale, beaucoup de femmes se baignent encore avec des vêtements longs. Djellabas, shorts et même pantalons sont encore portés pour aller nager. Pour certaines, l'explication de ce phénomène n'est pas uniquement financière. Des femmes disent qu'elles ne veulent pas attirer les regards avec des maillots de bain qu'elles jugent trop dénudés. Elles préfèrent donc se couvrir pour passer, selon elles, inaperçues.