Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a annoncé hier avoir présenté la démission de son gouvernement au président Mahmoud Abbas afin d'ouvrir la voie à un cabinet de « consensus national » dans le cadre d'une réconciliation avec le Hamas. « Le Premier ministre Salam Fayyad a présenté la démission de son gouvernent au président Mahmoud Abbas. Cette démission devient effective dès la formation d'un gouvernement de consensus national, au plus tard à la fin du mois en cours », a annoncé le bureau de M. Fayyad dans un communiqué. Cette mesure « vise à soutenir les efforts destinés à former un gouvernement de consensus national (...) restaurant l'unité de la patrie », a-t-il affirmé. M. Fayyad, un ancien haut fonctionnaire de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), a été nommé en juin 2007 après le limogeage du gouvernement formé par le Hamas à la suite de la violente prise de pouvoir par le parti islamiste dans la bande de Ghaza. Un dialogue de réconciliation entre le Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, et le Hamas s'est ouvert le 26 février en Egypte. « Nous pensons que le climat positif constaté lors du premier round du dialogue offre une opportunité qui doit être exploitée afin de mettre fin aux divisions et une base sur laquelle il faut bâtir pour parvenir à l'unité et la réconciliation », poursuit le communiqué. Le gouvernement de consensus escompté aura pour principale tâche de préparer la tenue de nouvelles élections générales dans les territoires palestiniens et de superviser la reconstruction de la bande de Ghaza après la récente offensive israélienne. L'Autorité palestinienne a obtenu des promesses d'aide de près de 4,5 milliards de dollars de la communauté internationale lors d'une conférence de donateurs lundi à Charm El Cheikh, en Egypte. Israël avait mené du 27 décembre au 18 janvier une vaste opération militaire à Ghaza qui a fait plus de 1300 morts pour tenter de réduire au minimum les tirs de roquettes depuis ce territoire contrôlé par les islamistes du Hamas. Mais Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne refusent de reconnaître le Hamas tant que celui-ci n'aura pas reconnu l'existence d'Israël, renoncé à la violence et entériné les accords de paix avec l'Etat hébreu. Le Hamas a immédiatement réagi à cette annonce en affirmant « ne pas regretter » cette démission. « Le Hamas ne regrette pas la démission de Fayyad et de son gouvernement », a déclaré le porte-parole du parti islamiste à Ghaza. « Cela est la fin que nous attendions car ce gouvernement est illégitime et illégal et construit sur des politiques erronées liées à la politique américaine », a-t-il ajouté. Le Hamas, qui a remporté les élections parlementaires palestiniennes en janvier 2006, a toujours considéré illégitime le gouvernement de M. Fayyad et estimé que le seul cabinet légal était celui d'Ismaïl Haniyeh qui, dans les faits, contrôle Ghaza.