L'Irak a annoncé hier le départ de 12 000 soldats américains dans les six mois à venir, accélérant le désengagement des forces américaines, qui doit être achevé fin 2011. Cependant, un attentat contre la police en plein cœur de Baghdad a rappelé peu auparavant que l'amélioration de la sécurité en Irak, qui devra reposer de plus en plus sur les forces irakiennes, restait relative. « Nous nous sommes mis d'accord sur un retrait de 12 000 soldats américains d'ici fin septembre », a déclaré le porte-parole du gouvernement irakien, Ali al Dabbagh, lors d'une conférence de presse conjointe à Baghdad avec le porte-parole de l'armée américaine en Irak, le général David Perkins. Depuis la signature, en novembre, d'un accord de sécurité de trois ans entre Baghdad et Washington, le départ des Américains se précise. Le principe d'un retrait des troupes de combat des villes, villages et localités était déjà acquis, ainsi que le désengagement total des forces armées américaines d'ici le 31 décembre 2011, après plus de 8 ans d'occupation. En février, le président américain, Barack Obama, a annoncé le retrait du gros de ses hommes, notamment des troupes de combat, d'ici fin août 2010. Il a souligné qu'une force résiduelle de 35 000 à 50 000 militaires resterait en Irak jusqu'à la fin 2011, avec pour mission essentielle d'entraîner, équiper et conseiller les forces irakiennes, de protéger le personnel civil américain et de conduire certaines opérations antiterroristes ponctuelles en coopération avec les Irakiens. Selon le général David Perkins, les 12 000 militaires sont répartis sur deux brigades, incluant notamment la 4e brigade, le 82e aéroporté et des bataillons de Marines. Des unités de police militaire, d'ingénierie, de logistique et de transports sont également concernés. Un escadron de chasseurs F-16 ne sera également pas remplacé. Par ailleurs, le gouvernement irakien a rappelé le retrait de « quelque 4000 soldats britanniques (...) en juillet 2009, conformément à l'accord de sécurité (signé, ndlr) entre la Grande-Bretagne et l'Irak ». Environ 4100 Britanniques sont encore stationnés en Irak, la plupart dans le sud. Ils achèveront leur mission d'ici le 31 mai, en vertu d'un accord entre Baghdad et Londres, avant un retrait fin juillet. Dans la matinée, au moins 28 Irakiens, en majorité des policiers et des nouvelles recrues, ont été tués et 58 autres blessés dans un attentat suicide au vélo piégé contre une académie de police à Baghdad. Cet endroit avait déjà été visé le 1er décembre par un attentat suicide et une voiture piégée qui avaient fait 15 morts et 45 blessés. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière en Irak depuis près d'un mois. « Un kamikaze sur un vélo a actionné sa ceinture d'explosifs au milieu d'une foule devant l'académie de police, rue de Palestine à Baghdad », a indiqué une source policière. Les forces irakiennes de sécurité, police et armée, sont la cible privilégiée des insurgés et d'El Qaïda. Dans plusieurs des provinces relativement pacifiées, les forces irakiennes ont été efficacement soutenues par les quelque 100 000 membres des Sahwa (ex-rebelles sunnites) pour combattre El Qaïda. Mais les provinces de Diyala et Ninive, deux bastions d'El Qaïda et Baghdad, restent instables.