Les signes du marasme socioéconomique qui affectent la plèbe sont d'autant plus tangibles comme le laisse croire l'opinion locale qui s'accorde à dire que la guerre de leadership, qui a prévalu au sein du conseil communal pendant plus de 20 mois, a fini par enlever les dernières illusions aux citoyens quant à l'espoir de voir se concrétiser leurs nombreuses doléances. La localité est peuplée par 13 000 âmes et est délimitée par les wilayas de Constantine et Oum El Bouaghi, respectivement au nord-est et à l'est. La commune de Oued Seguène, pour qui ne connaît pas la région, est essentiellement constituée d'un très vaste lotissement, dont près de 70% des habitations ont été construites sans l'aval des services compétents. La commune est accessible par le chemin de wilaya n° 17 qui relie Oued Seguène et Oued Athmenia et le CW n°101 reliant Oued Seguène et Aïn Smara, dans la wilaya de Constantine. Le visiteur aura toute la latitude de constater que le réseau routier, d'une longueur de 60 km, est impeccablement bitumé, contrairement à beaucoup de secteurs où la précarité est saisissante.En dépit d'une vocation typiquement agricole confortée par de très vastes étendues terriennes fertiles et généreuses, la région s'appuie majoritairement sur la céréaliculture, notamment le blé dur. Un créneau de plus en plus prisé, à la faveur de la pluviométrie abondante de ces trois dernières années, dès lors qu'il a fini par mettre l'eau à la bouche aux fellahs, jusque-là réticents. Le nombre des paysans particuliers, qui se sont investis dans ce domaine devenu attractif, a atteint à présent les168 agriculteurs, alors que 30 autres exploitations agricoles, une ferme pilote et 58 intervenants individuels, complètent les potentialités agricoles de la commune qui dispose d'une superficie utile de 8016 ha dont 120 ha irrigués. Pointe en deuxième position des principales activités développées dans la région, l'élevage ovin qui comptabilise 168 éleveurs. Par ailleurs, la production laitière demeure très faible en raison de la quasi-inexistence de l'élevage des bovins. Le patrimoine forestier s'étale sur une superficie de 650 ha, soit une moyenne de 1600 arbres/ha. C'est dire que la commune de Oued Seguène ne jure que par l'agriculture. Une denrée rare A côté donc des résultats satisfaisants réalisés en matière de réhabilitation du réseau routier et une bonne couverture en électrification de l'ordre de 98%, la population pâtit surtout de la rareté de l'eau potable, puisque le chef-lieu de commune n'est alimenté qu'à partir d'un forage situé à Oued Ghrous, distant de 10 km de la localité, et qu'en tout état de cause, la capacité de stockage du puits en question ne dépasse pas au mieux les 500 m3. Le casse- tête de l'AEP ne verra un début de solution, apprend-on, qu'avec la mise en service du deuxième forage implanté à mechta Ouled Arama et dont les travaux de réalisation ont atteint les 85%. L'APC vient en plus de mobiliser une enveloppe de 400 millions de centimes pour la réalisation d'un autre projet AEP à mechta Bouyekni, en attendant l'entrée en exploitation du barrage de Beni Haroun qui devra augmenter les performances du réseau AEP à hauteur de 2000 m3. Le calvaire des lycéens De guerre lasse, les responsables de l'exécutif de commune ont fini par lancer un véritable SOS aux pouvoirs publics eu égard au calvaire quotidien des 600 lycéens, dont les conditions de scolarité sont déplorables. Les potaches cavalent chaque jour que Dieu fait derrière les Karsans et les J5, et parcourent en moyenne 50 km (aller et retour) pour rallier les établissements secondaires à Teleghma. Selon nos interlocuteurs, les lycéens ne verront le bout du tunnel qu'à partir du moment où le rêve, longtemps caressé, de réaliser un lycée au chef-lieu de commune se réalisera, mais… les attentes ont tant duré. Qu'on veuille l'admettre ou non, la commune de Oued Seguène continue d'évoluer au gré des ans dans les dédales sinueux d'un sous-développement quasi chronique et n'a pas jusqu'ici bénéficier de grands apports financiers de l'Etat afin de s'extirper de la mélasse. La municipalité fait avec les moyens du bord qui sont loin d'être fameux et ne plaident pas pour un éventuel état de grâce, dès lors que son budget de fonctionnement avoisine à peine le 1, 6 milliard de centimes. Le développement local claironné pompeusement ici et là, n'est hélas pas pour si tôt.