La commune de Aïn Melouk, délimitée au sud par Chelghoum Laïd et au nord par le chef-lieu de wilaya, constitue la parfaite entité rurale. Quand bien même stratégiquement nichée à quelques encablures seulement de ces deux grands centres urbains, la localité donne l'impression d'être reléguée aux ultimes confins montagneux de la wilaya. « Et puis, que peut-on bien venir chercher dans ce foutu bled désavoué par ses propres enfants ? », Nous lancent quelques riverains approchés. La remarque n'est pas tellement incongrue dans la mesure où les 13 000 habitants de Aïn Melouk dont la superficie est de 124 km2, sont, le moins qu'on puisse dire, acculés aux derniers retranchements de la vie sociale. Rien que pour y accéder ou tenter de rallier d'autres agglomérations, il faut faire toute une gymnastique. La quasi-totalité des transporteurs publics (J9 et J5) rechignent à couvrir les dessertes Chelghoum Laïd-Aïn Melouk et Aïn Melouk-Oued Athmenia, en raison d'un réseau routier cauchemardesque qui renvoie à un tout autre âge. Les 500 lycéens et biens d'autres collégiens scolarisés à Chelghoum Laïd et Oued Athmenia souffrent le martyre compte tenu de la rareté des moyens de locomotion, sans parler des aléas climatiques. Le tronçon routier névralgique du chemin de wilaya 115 qui part de Aïn El Kadi (Oued Athmenia), transite par Aïn Melouk et se termine au nord de Chelghoum Laïd, soit un itinéraire de 23 km, est dans un état déplorable, d'où la nécessité d'une totale rénovation pour un budget de 400 millions de dinars. Les travaux d'entretien engagés, il y a quelques mois, pour un montant de 25 millions de dinars, n'ont pas pour autant réglé le problème. La construction d'une nouvelle route à laquelle a appelé le wali en personne est incontournable si l'on veut desserrer l'étau de l'isolement endémique sur cette région. Le projet qui est à ses premiers balbutiements risque d'être retarder avec l'approche des intempéries d'automne, chose que redoutent par-dessus tout et les riverains et les responsables. Ces derniers demeurent, en outre, préoccuper par l'urgence d'un projet d'extension du réseau d'assainissement de la ville ainsi que la réalisation d'un collecteur au niveau de mechta Draâ Ettabal. Un projet d'envergure pour l'alimentation en eau potable et un autre pour la protection de la commune contre les inondations sont ardemment revendiqués par l'exécutif communal. Au plan socio-économique, les Meloukis, à l'instar de beaucoup d'autres régions, vivent au ban de la société, manquant d'équipement public, d'infrastructures de loisirs et de détente et de perspectives d'emploi à même de leur redonner l'espoir de croire en un avenir de plus en plus incertain. Le chômage bat son plein et est exacerbé par l'absence morbide d'investissements aptes à prendre en charge une partie de ces centaines de désœuvrés. S'agissant justement des investissements, il faut noter que les nombreuses carrières mitoyennes avec le chef-lieu de commune, à défaut de se répercuter par un bien-être social sur la population et la localité, sont devenues une source de nuisance, et les habitants se plaignent de la pollution et des fissures occasionnées aux constructions eu égard à l'utilisation de puissants explosifs dans ces carrières. Hormis quelques opportunités offertes par le secteur agricole, le marasme et la léthargie sont légendaires à Aïn Melouk. Quand bien même des investissements de l'ordre de 70,7 millions de dinars ont été accordés à la commune, dans le cadre du FNRDA, dont 45 millions de dinars destinés à l'intensification de la céréaliculture et 16 millions pour l'irrigation. En tout état de cause, l'agriculture reste le seul atout susceptible de propulser cette commune au-devant du développement socio-économique, en attendant la réalisation de projets inscrits au titre du programme 2005/2009, à l'exemple du gaz naturel, notamment. D'autant plus que la commune dispose de 6251 ha de terres agricoles réparties entre 96 exploitations individuelles et 25 collectives.