De grands yeux bien maquillés, une taille fine, des lèvres pulpeuses et surtout un charme fou, constituent le rêve d'un bon nombre de jeunes filles qui veulent acquérir le style « glamour ». A Blida, comme dans la plupart des régions en Algérie, Vénus, qui était autrefois la déesse de la beauté et de l'amour, a cédé son trône à plusieurs chanteuses et actrices venues du Liban, d'Egypte ou récemment de Turquie grâce aux multiples chaînes satellitaires orientales. Cependant, ce rêve n'est pas accessible à toutes vu les prix élevés des soins donnés dans les salons et instituts de beauté. « Ma bourse ne me permet pas de me payer des soins de la peau, de la pédicure ou de la manucure, et encore moins des massages dans un institut de beauté », dira Lilia, jeune étudiante en pharmacie, avant d'expliquer qu'elle se contente seulement du hammam pour s'entretenir et fournir à sa peau des soins « grand-mère ». Paradoxalement, des femmes qui ont les moyens disent ne pas disposer du temps nécessaire pour se mettre en relief. « Ces dernières années, la femme algérienne, la Blidéenne plus spécialement, a beaucoup plus tendance à se laisser aller par faute de temps vu qu'elle est devenue très active dans la société et aussi par faute de moyens », déclarera Mme Bencherifa, propriétaire d'un salon d'esthétique et de haute coiffure dans la ville des Roses. Elle ajoutera : « La plupart des jeunes filles attendent le jour J pour pouvoir réaliser leur rêve de changer de look et de devenir belles. » Elle dira que la mariée algérienne contemporaine a beaucoup changé et est devenue exigeante. « Nous souhaitons toujours recevoir la mariée au moins 15 jours avant le jour J, afin de pouvoir connaître ses goûts et ses volontés et surtout ce qu'elle ne désire pas être ce jour-à. Nous commençons généralement par connaître ses problèmes, comme la chute de cheveux et le surpoids. Une fois ces problèmes dépassés, nous procédons aux essais de coiffure et de maquillage », expliquera-t-elle avant de signaler que sans oublier le tatouage, la plupart des jeunes mariées optent pour le maquillage libanais. « Ce modèle de maquillage transforme le visage et avec beaucoup de couleurs, il met en valeur les yeux et les lèvres », développera-t-elle. Une jeune fille présente dans le salon nous dira avec un grand sourire : « Elles veulent toutes ressembler à Haïfa ou Nancy Ajram. » « Nous mettons tout notre savoir-faire sur le côté psychique de la jeune mariée qui, contrairement à autrefois, s'occupe de tous les détails, donc nous voulons lui procurer détente et rayonnement afin qu'elle soit la plus belle possible le jour de ses noces », conclura notre interlocutrice. « Devenir Haïfa la Libanaise ou la Belle au bois dormant, il faut toujours rester soi-même et ne pas oublier ses origines », rétorquera pour sa part une vieille qui accompagnait sa fille qui s'apprêtait à convoler en justes noces. D'ailleurs, elle avait insisté pour nous rappeler la beauté naturelle qu'avaient les femmes blidéennes d'antan alors qu'elles n'utilisaient que le henné et un peu de khol...