La pénurie d'eau potable qui sévit depuis une quinzaine de jours à travers la plupart des quartiers de Mostaganem ne fait pas que des malheureux. En effet, face l'acuité et la persistance de la crise, les citoyens n'ont d'autres recours que celui de s‘en remettre à la bienveillance des distributeurs d'eau dont les citernes n'ont jamais fait autant d'adeptes. Sollicités de toutes parts, les tractoristes se sont multipliés inconsidérément afin de répondre à la demande. Cette pullulation qui intervient dans ce contexte très particulier aura charrié du bon et surtout du moins bon, voire toute simplement du très mauvais. Outre la qualité des citernes, dont certaines sont totalement envahies par la rouille, il y a la qualité de l'eau qui commence à poser problème. Submergés par la demande, les livreurs ont d'abord fait monter les prix pour atteindre le seuil symbolique des 1000 DA. Ensuite, afin de parer au plus pressé, ils remettront en service des puits dont certains étaient abandonnés à cause de la qualité de l'eau. De nombreux citoyens se sont rendu compte que l'eau livrée n'était pas de bonne qualité chimique. Sa teneur en sel dépasse largement les normes admises, à tel point que ni les lessives ni la cuisson ne sont épargnées par des salures trop élevées. Quant à sa qualité bactériologique, personne ne dispose de moyens de contrôle. Rares en effet sont les chefs de famille qui songent tout simplement à chlorer les réservoirs au moment de leur remplissage. En attendant, les robinets du réseau restent désespérément à sec. Durant la première semaine, tout le monde avait cru à une perturbation provoquée par les délestages électriques, mais comme Sonelgaz a eu la bonne idée de rétablir le courant, l'argument ne tiendra plus. On avait laissé croire que les intempéries avaient rendu l'eau trop boueuse, ce qui aurait entraîné un retard dans la décantation.